
AP-Après des aveux vendredi dernier, l’ancien maître-chien militaire de 38 ans jugé pour le meurtre précédé de l’enlèvement et de la séquestration de la petite Maëlys, en 2017, a aussi maintenu devant la cour d’assises ce mardi 15 février, qu’il ne l’avait pas « enlevée volontairement ».
« C’est inexplicable, un moment où je pète un plomb ». Nordahl Lelandais a déclaré ce mardi avoir tué Maëlys pour « faire cesser une peur » ressentie quand elle s’est mise à pleurer dans sa voiture. L’ancien maître-chien miliaire était de nouveau interrogé sur ses aveux de la semaine dernière.
L’accusé, jugé pour le meurtre précédé de l’enlèvement et de la séquestration de la fillette de huit ans et demi, disparue lors d’un mariage à Pont-de-Beauvoisin (Isère), le 27 août 2017, avait reconnu vendredi « l’intégralité des faits » qui lui sont reprochés : avoir « enlevé volontairement » et « tué volontairement » la fillette.
Nordahl Lelandais a néanmoins maintenu ce midi que Maëlys était montée de son plein gré dans l’Audi A3 : « Je ne l’ai pas emmenée dans ma voiture pour la tuer. Elle est montée pour aller voir mes chiens, quand je pars chercher de la cocaïne […] Je ne l’ai pas enlevée volontairement. » Murmures et soupires dans la salle…
« Au moment où je tourne la tête, je vois le visage d’Arthur Noyer »
Pourquoi la tuer ? demande alors la magistrate « Quand je l’entends pleurer et je mets un coup, je reconnais que mes coups sont volontaires, répond-il. Et qu’à ce moment, j’ai l’intention de la tuer. […] Au moment où je tourne la tête, je vois sur elle le visage d’Arthur Noyer », qu’il a tué quelques mois plus tôt. « J’ai une peur qui surgit et j’ai envie que ça cesse », explique Nordahl Lelandais visiblement mal à l’aise.
Après la mort de Maëlys, « vous ressentez quoi ? », poursuit Valérie Blain. « Je suis dans une incompréhension totale. Je ne sais plus s’il fait jour ou nuit, quelle heure il est, où je suis… Je ne sais pas ce qu’il se passe à ce moment-là », dit l’accusé. « Vous allez pourtant réagir de façon très rationnelle : déposer le corps, retourner à la salle des fêtes, etc. », presse la juge. « Ensuite oui, je retourne au mariage. Je me suis rendu compte de ce que j’avais fait. »
« Je sais encore une fois que je ne suis pas cru »
Et « quand vous allez rechercher le corps pour l’abandonner en montagne, vous ressentez quoi ? », insiste la présidente. « Ça c’est très compliqué, lâche Lelandais. Il y a beaucoup de choses, de la honte, de la culpabilité aussi, mais je suis incapable d’appeler les secours. Je suis incapable de faire quelque chose de rationnel, je fais n’importe quoi. Je sais encore une fois que je ne suis pas cru, mais c’est la vérité. Je n’utilise peut-être pas les bons mots. Je sais que ça peut heurter », conclut-il, en repoussant le micro avant de s’asseoir.