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« La commune de Tabarre, où est située l’ambassade, est en proie à de vives tensions en raison des activités du gang ‘ Kraze Baryè’, dirigé par Vitelhomme Inoncent », rapporte Le National : « Ce mardi 8 août, les habitants ont été de nouveau contraints de quitter leur maison sous les crépitements des tirs d’armes automatiques. »

« Dans ce contexte, la mission diplomatique des États-Unis a décidé de confiner l’ensemble de ses salariés dans l’enceinte du bâtiment. Si l’ambassade n’est pas à proprement parler fermée, les services fournis sont réduits au minimum », signale le Miami Herald. Le journal de Floride rappelle que fin juillet, les États-Unis avaient déjà évacué « la plupart des salariés américains de l’ambassade. Mais le personnel haïtien, lui, avait dû continuer à travailler, traversant des quartiers contrôlés par les gangs pour se rendre à l’ambassade, souvent sans être prévenu de la détérioration de la situation sécuritaire. »

Dans son éditorial du jour, le Nouvelliste constate que de nombreuses « missions diplomatiques en Haïti ont réduit leurs activités, fait partir tout ou une partie de leur personnel ou installer leur ambassadeur accrédité en Haïti dans les pays voisins. Ces cas sont traités en toute discrétion. L’ambassadeur est en République dominicaine », dit-on pudiquement « sans souligner qu’il ne reviendra pas à Port-au-Prince ». Et Le Nouvelliste de conclure : « À Tabarre, les simples résidents comme la plus grande ambassade américaine des Caraïbes, chacun cherche avant tout à se mettre à l’abri d’une balle perdue. »

Ohio : les électeurs disent « non » à une réforme législative proposée par les républicains

L’issue de ce vote aurait pu avoir des conséquences importantes sur les référendums à venir, notamment sur la question de l’avortement. Mais les électeurs de l’Ohio ont refusé de faire passer à 60% le seuil d’adoption des amendements constitutionnels. Ils préfèrent garder la règle de la majorité simple, rapporte notre correspondante Loubna Anaki. Un revers pour les Républicains à la tête de cet état du Midwest qui comptaient sur le calme du mois d’août pour s’assurer un taux de participation faible et une victoire pour leur proposition.

Mais c’était sans compter sur la mobilisation des électeurs, conscients du véritable enjeu de ce vote : un référendum prévu en novembre prochain sur la question de l’avortement. Car dans moins de 3 mois, les habitants de l’Ohio vont devoir décider s’ils veulent inscrire le droit à l’avortement dans la constitution de leur état. Une majorité simple suffira. Et c’est bien cela qu’espéraient éviter les Républicains en modifiant les règles. L’issue de l’élection spéciale de ce mercredi devrait résonner dans d’autres états conservateurs qui tentent de restreindre de la même façon les règles de référendum, là aussi pour des questions liées à l’avortement.

Et preuve s’il en faut de l’importance nationale du vote en Ohio : le sujet est à la Une de nombreux journaux américains ce mercredi. « Quand on fait tout ce qu’on peut pour truquer un vote et qu’on perd quand même, c’est qu’il y a un gros problème », estime le Washington Post qui poursuit : « Mardi les électeurs de l’Ohio ont envoyé un message aux républicains dans tout le pays. Et ce message peut se résumer ainsi : « oui, dans l’Ohio, nous avons voté majoritairement pour Donald Trump en 2020. Mais ce n’est pas pour autant que nous sommes prêts à vous suivre quand vous nous demandez d’abandonner notre pouvoir d’électeurs ». »

La polarisation est en tout cas à son comble dans cet État du Midwest américain. Pour s’en rendre compte, il suffit de lire l’article du New York Times qui a recueilli les paroles de votants. Il y a un certain Tom Baker par exemple, 46 ans, qui qualifie le référendum d’hier de « tentative de la minorité conservatrice vieillissante d’imposer ses points de vue aux futures générations ». A contrario, Bill McClellan, âgé de 67 ans, se sent « attaqué » par les progressistes. « Le mal ne dort jamais » déclare-t-il dans les colonnes du journal avant de conclure : « Les libéraux n’aiment pas que l’Ohio soit un État rouge »… rouge, comme la couleur du parti républicain.