AP- L’entreprise énergétique la plus polluante au monde est sud-africaine. Il s’agit d’Eskom le fournisseur d’électricité public qui produit 75% de l’électricité grâce à la combustion de charbon. Cette technique émet du dioxyde de soufre, très polluant. Malgré cette mauvaise notoriété, le ministre de l’Énergie a dit craindre qu’une transition énergétique précipitée puisse faire s’effondrer l’économie sud-africaine très dépendante du charbon. À trois semaines de la COP26, la production énergétique sud-africaine devrait être un enjeu de la conférence sur le climat.
Deux mille deux cents décès par an. C’est le nombre de morts attribués à la pollution au dioxyde de soufre en Afrique du Sud. Un gaz toxique généré par la combustion du charbon. De nombreuses vies sont en jeu alerte Liz McDaid de l’ONG The Green Connection.
« On parle ici de milliers de personnes qui vivent directement dans l’ombre des centrales électriques qui crachent du dioxyde de soufre au-dessus des normes gouvernementales. »
Investir dans les centrales pour les rendre plus propres coûterait trop cher à Eskom. L’entreprise publique d’électricité est lourdement endettée. À l’occasion de la COP26, Eskom espère convaincre les bailleurs internationaux de débloquer 10 milliards de dollars pour financer sa transition énergétique.
La réussite de ce partenariat revêt un enjeu mondial selon Chris Yelland, consultant en énergies. « L’Afrique du Sud peut devenir un exemple pour tous les pays producteurs d’énergies hautement carbonées, en montrant ce qu’il est possible de faire à condition qu’il y ait une vraie volonté et l’argent disponible pour le faire. »
« Ne faisons pas s’effondrer notre économie par avidité pour la finance verte », a déclaré de son côté le ministre de l’Énergie sud-africain. Gwede Mantashe s’adressait à l’industrie minière qui emploie directement près de 10 000 salariés.