La création d’un Etat au Sahara algérien est une idée qui remonte bien avant l’indépendance du pays. Le projet était porté en 1961 par Michel Debré, alors Premier ministre du président français, Charles De Gaulle. Il comptait notamment sur l’adhésion de certains notables du sud, notamment Hamza Boubakeur (le père de Dalil Boubakeur, ancien recteur de la mosquée de Paris) pour le mener à bien, avait révélé le 16 décembre 1985 à Londres, l’ancien président Ahmed Ben Bella lors d’une conférence de presse animée conjointement avec l’opposant Hocine Aït Ahmed. Finalement, De Gaulle a dû renoncer au projet de son bras droit concédant l’ensemble du territoire au Front de Libération Nationale (FLN).
Outre le «Mouvement de Libération du Sud de l’Algérie», le pouvoir algérien fait face à la montée du «Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie». Le MAK, classé depuis le printemps 2020 organisation terroriste par Alger, est accusé d’être à la solde des services de renseignements du Maroc et d’Israël.
Ironie de la situation, le voisin de l’Est se présente comme le grand défenseur des mouvements d’autodétermination en Afrique et ailleurs, au point de l’avoir inscrit dans ses lois fondamentales. «L’Algérie est solidaire de tous les peuples qui luttent pour la libération politique et économique, pour le droit à l’autodétermination et contre toute discrimination raciale», précise l’article 32 de la constitution de décembre 2020. Un principe que l’Algérie a souvent mis sous le boisseau comme au Mali et en Espagne, par réalisme politique, pour ne l’agiter que dans le cas du Maroc.