AP- The Kyiv Independent présente l’interview publiée ce mercredi 28 décembre comme « exclusive ». François Hollande a accordé, le 16 décembre dernier à Paris, un entretien au quotidien ukrainien dans lequel il revient sur l’attitude de la Russie lorsqu’il était en poste de 2012 à 2017 et livre son analyse sur la guerre en Ukraine.
L’ancien président français se souvient d’un Vladimir Poutine « provocateur et agressif » dès son retour au Kremlin en 2012, qui « rêvait d’une recréation de l’Union soviétique ». Après l’annexion de la Crimée et le déclenchement de la guerre du Donbass deux ans plus tard, François Hollande tente avec Angela Merkel de pousser le président russe à négocier la paix : « Nous l’avons amené à accepter le format Normandie [une rencontre diplomatique entre les oblasts de Donetsk et de Lougansk, l’Ukraine, l’Allemagne, la France et la Russie] puis nous sommes allés à Minsk pour les négociations. »
Pour lui, les accords de Minsk ne sont pas un échec
« Les accords de Minsk stoppèrent momentanément l’offensive russe », affirme-t-il. Ces accords prévoient un cessez-le-feu ainsi que des mesures pour parvenir à la paix, comme le retrait des armes lourdes ou la tenue d’élections dans les républiques populaires autoproclamées.
De nombreux observateurs les qualifient toutefois d’échec diplomatique puisque, dans les faits, la plupart de leurs dispositions n’ont jamais été appliquées. Une analyse que réfute l’ancien chef de l’État. D’après lui, ces accords ont permis, à l’époque, de retarder les avancées russes en Ukraine et d’accorder ainsi du temps pour se préparer à la guerre, en « renforçant sa posture militaire »