A l’offensive depuis mars dans la région de Ménaka puis dans celle de Gao, dans le nord-est du pays, l’Etat islamique dans le grand Sahara (EIGS) a publié, le 13 décembre, une vidéo de près de dix minutes mettant en scène sa capacité de frappe. Des centaines d’hommes armés de fusils d’assaut ou de lance-roquettes en rangs serrés, quelques pick-up équipés de mitrailleuses lourdes, des motos par dizaines : la démonstration de force – produite à l’occasion du serment d’allégeance au nouveau calife de l’organisation, Abou al-Hussein al-Husseini al-Qourachi –, tournée de l’avis de toutes les sources au Mali, est assurément un message d’avertissement adressé à ses adversaires.

AP- Contrairement à ses promesses, Bamako, qui a fait appel à la milice russe Wagner, ne parvient pas à regagner du terrain sur les mouvements djihadistes. Une situation que les populations civiles paient au prix fort.
Propagande contre propagande, front contre front. Par les images et par les armes, les filiales sahéliennes de l’organisation Etat islamique et d’Al-Qaida continuent de se livrer bataille au Mali. Cette guerre entre mouvements djihadistes pourrait objectivement faire les affaires de Bamako, qui voit là deux ennemis s’affaiblir, mais elle témoigne surtout de l’incapacité des colonels au pouvoir à tenir leurs promesses de reconquête des territoires perdus par l’Etat malien.