
AP- Malgré son absence aux célébrations de la fête nationale en raison de son état de santé, le retour de la princesse a rassuré les Monégasques.
Un immense soupir de soulagement a, sur le Rocher, accueilli la nouvelle. Certes, le prince souverain avait assuré que son épouse, la princesse Charlène, serait de retour le 19 novembre pour célébrer à ses côtés la fête nationale, mais certains s’étaient mis à douter, effet des rumeurs sur les soucis de santé de la princesse. En Afrique du Sud, une « grave infection de la sphère ORL » lui aurait interdit tout voyage. Le 8 octobre dernier, pourtant, elle subissait une seconde opération chirurgicale de la cloison nasale, d’une durée de quatre heures. Elle revient enfin, ce 8 novembre, huit mois après son départ de la Principauté. La joie s’entendait dans la voix du prince : « Nous l’attendions tous avec impatience. » Il ne cachait pas son bonheur de voir son épouse reprendre sa place auprès de leurs enfants, Jacques et Gabriella, les jumeaux de 6 ans qui ont fait leur rentrée scolaire à l’institution François d’Assise-Nicolas Barré, à Monaco.
Dans la Principauté, ce retour met un terme aux folles allégations qui allaient jusqu’à prétendre que Charlène resterait indéfiniment en Afrique du Sud. « C’est un soulagement pour tout le monde. À commencer pour le prince et leurs enfants, mais aussi par la population monégasque, ravie », confie-t-on au palais princier. Pour Albert II, la Saint-Rainier du 19 novembre est un moment important de la vie nationale, une date clé du calendrier monégasque. « Nous sommes une petite communauté soudée auprès de notre famille princière, et son bonheur comme ses malheurs sont également les nôtres », m’explique une source au palais.
Remise de médailles, prise d’armes, réception des corps constitués, Te Deum à la cathédrale, apparition au balcon, gala musical au Grimaldi Forum, l’événement les réunit chaque année pour trois jours de célébrations. Mon interlocuteur souligne que « le prince a besoin de se sentir épaulé par son épouse pendant ces lourdes festivités », dont le point d’orgue sera, assurément, l’image de la famille princière, rassemblée au complet, au pied des marches du grand escalier d’honneur du palais ou au balcon, pour l’hommage chaleureux de la population.
À demi-mot, le prince m’a confié que son agenda avait été mis entre parenthèses tant il espérait, jour après jour, une amélioration de l’état de santé de son épouse
De fait, ces derniers temps, le souverain devait combattre sur plusieurs fronts. Outre son engagement dans la lutte contre le réchauffement climatique qui l’a conduit à la Cop26 de Glasgow, sa lutte avec sa Fondation Prince Albert II pour la défense des océans et pour la biodiversité marine, dans la droite ligne de son aïeul le prince océanographe Albert Ier de Monaco, le souverain a dû batailler pour imposer ses réformes, promouvoir de nouveaux talents dans le gouvernement et parer aux malveillances qui l’assaillent. « Faire et laisser dire » semble être la devise de cet homme de tempérance. Mais il confiait récemment au magazine « Point de vue » que certaines publications avaient été « extrêmement dérangeantes et blessantes pour [son] épouse, pour [lui] et pour Monaco ». « Lorsque les propos sont infondés, composés d’éléments d’appréciation complètement fabriqués, cela est triste et lamentable », ajoutait-il avant de conclure : « Les années d’expérience m’aident à faire en sorte d’en être affecté le moins possible. »
C’est dire si le retour de la princesse Charlène est vécu dans l’allégresse au palais princier. À demi-mot, le prince m’a confié que son agenda avait été mis entre parenthèses tant il espérait, jour après jour, une amélioration de l’état de santé de son épouse. À l’origine, Charlène devait assister aux obsèques du roi des Zoulous, Goodwill Zwelithini, et aider avec sa fondation à contrer le braconnage dont sont victimes les rhinocéros. L’Afrique du Sud abrite en effet 80 % de la population mondiale de cet animal décimé par les chasseurs et les braconniers. « La corne de rhinocéros n’est pas sympa ! Donnons-nous la main sous mon projet #ChasingZero pour mettre fin aux cruautés subies par nos animaux », avait alors posté la princesse sur Instagram, après avoir participé, dans l’État sud-africain du Kwazulu Natal, à une opération de sauvetage de rhinocéros blancs, visés pour leur corne.
« Je suis africaine, c’est mon héritage. Et cela le restera pour toujours. C’est dans mon cœur et dans mes veines », déclarait Charlène en 2017
Par la suite, Charlène avait été bloquée en Afrique du Sud par une grave infection des sinus, la contraignant à une première intervention sous anesthésie générale le 13 août. Même si le prince et leurs deux enfants étaient venus lui rendre visite à deux reprises pendant son exil forcé, la princesse faisait part d’une certaine nostalgie. Elle avait le mal de sa patrie d’adoption. Récemment, sur son compte Instagram, elle postait une photo avec l’un de ses chiens, un chihuahua, dont elle pleurait la disparition. Il était mort loin d’elle, écrasé par une voiture à Roc Agel, la propriété princière, au-dessus de Monaco, où grandissent les jumeaux. Cette longue séparation aura peut-être eu le mérite de souder davantage le couple. « Je suis africaine, c’est mon héritage. Et cela le restera pour toujours. C’est dans mon cœur et dans mes veines », déclarait Charlène en 2017.