
Le leader du Reform Party, Roshi Badhain, a été convoqué par la Commission anticorruption (Icac), depuis le 6 avril, pour un interrogatoire prévu le 11, concernant des dossiers qui datent de l’époque où il était au ministère des Services financiers et de la bonne gouvernance, soit en 2015.
Roshi Bhadain a fait comprendre qu’il ne se rendra pas à la convocation. Face à son refus, le commissaire de police peut intervenir, mais prendra-t-il le risque d’interpeller l’ancien ministre ? Rappelons que Roshi Bhadain a fait partie de l’Alliance Lepep de 2014 à 2017, avant de démissionner en tant que ministre des Services financiers et de la Bonne gouvernance.
Mieux comprendre l’affaire Britam
Ce qu’il faut savoir, c’est qu’une autre firme voulait acheter les parts de BAI dans Britam. Elle aurait indiqué dans une réunion qu’elle était prête à offrir autant sinon plus que le milliardaire kenyan Peter Munga. L’ex-BAI détenait 23% des actions dans Britam Kenya, principale compagnie d’assurances du Kenya. Ces actions seront vendues en juin 2016 par le gouvernement de Maurice à Peter Munga pour Rs 2,4 milliards. Le milliardaire kenyan détenait déjà 16,96% des actions de Britam. Il devient alors l’actionnaire principal. L’accord est conclu par le Special Administrator de BAI Co (Mtius) Ltd and Related Entities, Yacoob Ramtoola.
Mais il ressort rapidement, de sources provenant du ministère des Finances, qu’une compagnie sud-africaine, MMI, avait proposé Rs 4,3 milliards. Roshi Bhadain, ministre des Services financiers et de la Bonne gouvernance à l’époque, est directement visé. Car c’est lui qui a chapeauté les négociations et le deal.
Le gouvernement qui devait rembourser les victimes de Super Cash Back Gold et Bramer Assets Management espérait récolter bien plus que Rs 2,4 milliards de la vente des actions de Britam Kenya. D’où l’institution d’une commission d’enquête pour déterminer s’il y a eu transactions frauduleuses. L’ex-juge Bushan Domah est choisi pour présider la commission avec Sattar Hajee Abdoula et Imrith Ramtohul pour assesseurs.
Roshi Bhadain a déclaré que le gouvernement kenyan n’aurait pas voulu qu’un actionnaire étranger rachète les parts de l’ex-BAI et qu’il y a eu accord entre les gouvernements mauricien et kenyan. Le problème, c’est que Roshi Bhadain et Yacoob Ramtoola ont donné deux versions contradictoires. L’ancien ministre a affirmé qu’il ne pilotait pas le dossier de la vente de Britam Kenya alors que Yacoob Ramtoola a soutenu que plusieurs réunions sur Britam Kenya se sont tenues au bureau de Roshi Bhadain.