Dans la nuit, mon petit-fils s’est senti mal, le matin il était mort ». Ces deux derniers mois, une vingtaine d’enfants de Kpo-Kahankro, dans le centre de la Côte d’Ivoire, sont subitement décédés. Entre croyances mystiques et contamination bactérienne, l’inquiétude perdure dans le village.
« En une nuit, mon petit-fils a été emporté. Un enfant qui avait un an et quelques mois et qui marchait à peine », confie Amena Djaha à l’AFP, encore incrédule. Assise sous un grand manguier, dans ce village proche de la ville de Bouaké, cette grand-mère qui s’exprime en langue baoulé, se remémore, le regard vide, cette funeste nuit de décembre.
A Kpo-Kahankro, le 2 décembre, six enfants se sont soudainement mis à vomir, à se raidir, les yeux révulsés avant de mourir brutalement en quelques heures.
Fin janvier, à peine le choc retombé dans le village, une quinzaine de personnes, une majorité d’enfants et quelques personnes âgées, meurent subitement dans les mêmes circonstances. Des dizaines de villageois sont hospitalisés à Bouaké.
« Les gens sont venus frapper à ma porte et criaient +l’histoire recommence+ », se rappelle Dorothée Kouamé Ahou. Une larme roule sur sa joue lorsqu’elle raconte comment, elle aussi, en une nuit, a perdu sa petite-fille de trois ans.