Le 6 juin, le gouvernement sénégalais a annoncé fermer provisoirement ses consulats généraux à l’étranger à la suite d’attaques contre un certain nombre d’entre eux sur fond de vives tensions sur le territoire national.
« Cette mesure conservatoire fait suite à la série d’agressions récemment perpétrées contre les missions diplomatiques et consulaires du Sénégal à l’étranger, notamment à Paris, Bordeaux, Milan et New York », a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux. Il fait état de « sérieux dommages », notamment à Milan où les machines de production des passeports et cartes d’identité auraient été détruites.
Les consulats rouvriront « quand les conditions matérielles et sécuritaires le permettront », dit-il. Cette fermeture privent des centaines de milliers de Sénégalais de l’étranger des services consulaires comme l’assistance ou la délivrance de passeports.
Entreprise de déstabilisation de l’État
Le verdict a suscité des heurts qui ont fait au moins 16 morts et des dégâts considérables. Il a aussi donné lieu à des manifestations à l’étranger. Le pouvoir et l’opposition se sont rejeté la faute des violences. Le camp présidentiel a invoqué les appels à « l’insurrection » lancés selon lui par Ousmane Sonko pour échapper à la justice. Il a dénoncé les troubles comme une entreprise de déstabilisation de l’État.
« Les traces d’un chameau »
Le 5 juin, trois intellectuels sénégalais de renom, Mohamed Mbougar Sarr, Boubacar Boris Diop et Felwine Sarr, ont imputé les violences à « la dérive autoritaire » du président Macky Sall et au projet qu’ils lui prêtent de briguer un troisième mandat en 2024.
Un conseiller du président, Yoro Dia, leur a répondu dans une tribune en leur reprochant un texte « fondamentalement partisan » qui ignore les « appels permanents à l’insurrection » de la part du parti de Sonko. « Ce texte, contrairement au « J’accuse » de Zola qui a été comme un «craquement d’une allumette dans une nuit noire» pour parler comme Mbougar, sera comme les traces d’un chameau dans une tempête de sable », a-t-il dit.
Le chef de l’État a jusqu’à présent gardé le silence sur les évènements, malgré les appels à une prise de parole de sa part.
(avec AFP)