Au Gabon, cinq jours après avoir choisi Albert Ondo Ossa comme candidat unique pour la présidentielle du 26 août 2023, l’opposition s’organise autour de sa campagne. Détails.
Au Gabon, l’opposition mène une campagne en forme de sprint alors que l’élection a lieu ce 26 août 2023. Sa principale plateforme, Alternance 2023, a désigné le 18 août son candidat unique, Albert Ondo Ossa, après plusieurs semaines de négociations entre les six postulants, membres de la même coalition.
Aussitôt le nom choisi, les meetings se sont enchaînés, et les différents camps ont mutualisé leurs moyens. En effet, dès qu’Albert Ondo Ossa a été choisi, les cinq autres candidats ont dû faire l’union sacrée, voire même fusionner. « La mise en commun a été immédiate avec un meeting ensemble dès le lendemain. Chacun apporte ses moyens, il y a un volontarisme admirable », explique Esnest Nkili, proche collaborateur de l’ancien ministre.
Côté politique, les six participent autant que possible ensemble aux meetings. Depuis vendredi, Albert Ondo Ossa a par ailleurs reçu les soutiens du parti Les Démocrates, expliquant que « les militants n’entendent pas laisser un boulevard à ceux que nous combattons ». Mardi 22 août, c’était à la coalition PG41 de l’annoncer, puis l’avocat Anges Nzigou a également retiré sa candidature aux législatives pour favoriser Albert Ondo Ossa. Les organisations de la société civile Coted et Gabon d’Abord se sont aussi ralliées.
« Chacun participe selon ses moyens aux finances, apportant un plus côté logistique »
Côté financier, une caisse commune a été créée. Elle est alimentée au quotidien par chaque camp. Enfin, côté logistique, les moyens sont mutualisés. « Ce système a plusieurs avantages. Les formations ont des équipes locales qui travaillent pour la campagne. Certaines sont mieux implantées selon les endroits, ce qui multiplie les capacités. Ensuite, chacun participe selon ses moyens aux finances, apportant un plus côté logistique », indique Ernest Nkili, promettant que toutes les provinces seront couvertes d’ici à l’élection.
Quant aux décisions d’importance, le groupe a adopté une gestion collégiale pour faire des choix consensuels. « Les autres ne sont pas derrière, mais autour de moi », a précisé Albert Ondo Ossa.
Nouveaux ralliements à Ali Bongo
Le chef de l’État Ali Bongo a également reçu des soutiens, notamment dimanche 20 août d’une trentaine de partis d’un coup, avec l’appel du groupe M30, qui s’est rallié pour « éviter un clivage partisan et préserver la stabilité ». Mais la plupart des autres soutiens au parti présidentiel PDG ont été engrangés plus tôt.
En effet, depuis 2021, les principaux mouvements d’opposition ont quasi tous enregistré des défections : leurs représentants ont souvent grossi les rangs du parti PDG d’Ali Bongo ou créé leur propre branche dissidente.
Le parti Les Démocrates a été particulièrement touché. Leur chef Guy Nzouba Ndama avait accusé le PDG de débaucher ses membres en faisant miroiter des postes. Plusieurs de ses ex-lieutenants sont par exemple devenus ministres. « Les gens viennent en conscience, l’opposition cherche un bouc émissaire pour justifier son délitement. Le président fait preuve d’ouverture », avait alors répondu le PDG.