En Namibie, les femmes doivent se réfugier dans les pays voisins, tels que l’Afrique du Sud, pour avorter légalement, car l’acte est limité par la loi sur l’avortement et la stérilisation sudafricaine de 1975, dont le pays a hérité au moment de son indépendance en 1990.
Depuis deux ans ans, le gouvernement de ce pays désertique d’Afrique australe a initié des débats avec la société civile sur l’opportunité de se défaire d’une loi héritée de l’époque de l’apartheid. Un rapport doit désormais être soumis au Parlement pour discussion, selon la ministre déléguée à la Santé Esther Muijangue, sans calendrier précis.
« Je suis très reconnaissante d’avoir été en mesure non seulement de subir une intervention, mais aussi de l’avoir faite légalement et en toute sécurité. Ma vie est meilleure aujourd’hui parce que je n’ai pas eu d’enfant il y a dix ans alors que je n’en avais pas les moyens. Chaque situation est différente et ce n’est pas une décision que l’on prend à la légère, » explique Alejandra Angula (pseudonyme).
La loi de 1975 n’autorise l’interruption de grossesse qu’en cas de menace grave pour la santé de la mère ou du fœtus, ou lorsque la grossesse résulte d’un viol ou d’inceste.
« C’est quelque chose dont nous ne parlons pas parce que nous considérons que c’est tabou, mais d’un point de vue du social, c’est un problème sociétal réel et nous devons en discuter, nous devons être ouverts à ce sujet, » selon Esther Muinjangue, vice-ministre namibien de la santé.