
La justice française enquête sur les conditions du décès d’« IB », un ex-chef rebelle ivoirien tué en 2011 à Abidjan. L’ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo et d’Alassane Ouattara fait l’objet d’une plainte pour torture et assassinat.
Alors que la plupart des acteurs de la crise post-électorale ivoirienne de 2010 est revenue au bercail – certes avec des bonheurs variés –, Guillaume Soro continue son purgatoire. Condamné à la prison à perpétuité en Côte d’Ivoire et sous le coup d’un mandat d’arrêt international, celui qui fut deux fois Premier ministre est maintenant visé par une information judiciaire sur le territoire français.
Un juge d’instruction vient d’être désigné pour enquêter sur le décès du « Major » Ibrahim Coulibaly, le 27 avril 2011 dans une concession d’Abobo, et sur l’implication éventuelle de Soro dans cette mort violente.
Sur initiative de la fille de celui que l’on surnommait « IB », l’ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne et candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2020 fait l’objet d’une plainte pour torture et assassinat. L’avocat français de Guillaume Soro, Me Robin Binsard, dénonce une « procédure calomnieuse et politique, une tentative de réécriture mensongère de l’histoire ».
Commando invisible
Si Soro et Coulibaly étaient apparus comme partenaires dans la rébellion des « Forces nouvelles », en 2002, les deux hommes étaient progressivement entrés en conflit. Déjà acteur du renversement du président Henri Konan Bédié en 1999, IB avait ensuite été accusé en 2007 par les proches de celui qui est alors chef de gouvernement d’une tentative d’attentat, en juin, puis d’un nouvel essai de coup d’État, en décembre.