Ce sont d’ailleurs ces instructions qui ont empêché de jeunes Sahraouis “désabusés” de ne pouvoir manifester en semaine contre l’esclavage et la marginalisation dans les camps de Tindouf. FORSATIN en appelle dans leur communiqué, à faire comparaitre la ministre de l’Intérieur des séparatistes devant les tribunaux européens, et à inscrire l’Algérienne Maryam Al-Salek Hamada sur la longue liste des criminels de la direction du polisario, dont, dixit, “bon nombre attendent leur procès dans diverses parties du monde”.
Cette fermeté à l’égard des protestations quotidiennes de la population sahraouie indique combien la dissidence est de fait, devenue la règle générale dans les camps de Tindouf, et ce, depuis la fin du XVIème congrès des séparatistes. C’est ainsi que dans ces camps l’air de rébellion se traduit par des attaques contre les postes de police, le saccage de bureaux de l’autorité polisarienne, d’incendies de camions-citernes… sans compter les sit-in et autres manifestations plus ou moins violentes dans ces camps abandonnés par l’Algérie aux bons soins des milices du polisario.
On comprend dès lors, pourquoi les jeunes sahraouis désabusés, tentent au quotidien d’aller gonfler les rangs des hordes des trafiquants de drogue ou des groupes terroristes dans le Sahel plutôt que de subir les graves violations des droits de l’Homme en restant à Tindouf où des milliers de Sahraouis séquestrés vivent dans des conditions inhumaines. De ce chaos, le régime des capos d’Alger est tenu pour en être le premier responsable. Et pour cause, il a laissé la gestion des camps sous son territoire au Front Polisario. Ce qui constitue une violation flagrante des règles du droit international.
Si l’on juge par les conséquences y afférentes, il y va sans dire que dans les camps c’est pire que l’apartheid. Jugeons-en ! Protection des Sahraouis, sur le territoire algérien, inexistante, absence d’un cadre législatif sur l’asile conforme aux accords internationaux, pas de recensement de la population malgré que le Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR) ait soumis à plusieurs reprises sa demande en ce sens au pays hôte et malgré les résolutions du Conseil de sécurité dont principalement le dernier, celui de 2022 et l’appel de l’Union européenne (UE) dans ce sens.
Non la situation des Sahraouis dans les camps de Tindouf n’a pas évolué d’un iota depuis des décennies. Alors parler des droits et libertés d’expression, de réunion et de manifestation, du droit à l’éducation et la protection des enfants, relève du domaine de la fiction en ces lieux-là. Bien au contraire, les séparatistes procèdent régulièrement à des enrôlements d’enfants soldats et perpètrent des violences contre les femmes dans les camps.
De plus, comme pour ajouter au malheur des Sahraouis, l’aide humanitaire, notamment celle de l’alimentaire fournie par l’Union européenne depuis 1993, en coordination avec d’autres bailleurs de fonds internationaux à Tindouf est contrôlée par le Front Polisario en coopération avec les autorités algériennes. Quand ces denrées ne font pas l’objet de détournement par le polisario, voire les capos d’Alger, ceux qui en bénéficient sont choisis selon le degré de proximité ou de parenté avec la direction des camps. Ces denrées sont un moyen de pression pour en tirer avantage, dont l’exploitation sexuelle des femmes sahraouies des camps de Tindouf.
Tout cela constitue une violation du droit à l’alimentation d’abord avant l’humanitaire. A cet égard, le rapport du Secrétaire Général de l’ONU pour l’année 2022 estimait que les rations alimentaires avaient diminué de 80% (Dame Covid et le polisario étant passés par-ci, par-là) d’où la détérioration des conditions de la population dans les camps de Tindouf avec une augmentation des taux de malnutrition. La mission conjointe d’évaluation et d’enquête nutritionnelle pour 2022 menée par le HCR et le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a révélé une forte prévalence de la malnutrition aiguë et de l’anémie chez les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes et allaitantes, ainsi que le nanisme dans les camps de Tindouf.
Comment peut-on oser, après cela, classer les camps de Tindouf de réfugiés, alors que toute une population est séquestrée ?