
AP- Le gouvernement lance sa réforme de l’assurance chômage ce mercredi 7 septembre. Mais les syndicats sont contre et le font savoir avec une position commune.
Le gouvernement donne le top départ de sa réforme de l’assurance chômage. Le texte est présenté ce mercredi 7 septembre en conseil des ministres afin d’introduire de nouvelles règles comme celle de la « contracyclicité », c’est-à-dire une modulation des indemnités en fonction de la conjoncture économique. « Il s’agira d’assouplir les règles d’indemnisation quand l’économie va bien et de mieux protéger les chômeurs quand les choses vont mal », justifie Olivier Dussopt, le ministre du Travail. L’objectif, c’est d’atteindre un taux de chômage de 5%, soit ce qu’on appelle le plein-emploi, alors qu’il est aujourd’hui à 7%.
Des syndicats vent debout
Ces modalités doivent ensuite être transmises aux partenaires sociaux qui traditionnellement fixent les règles de l’assurance chômage lors de grandes négociations au siège du Medef, le syndicat patronal. Mais cette fois-ci, cela devrait tourner court car tous les syndicats y sont opposés. « Ça n’a pas de sens, ça relève de la pure idéologie et c’est inefficace. Nous ne négocierons pas là-dessus », a assuré Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT dans Le Monde. Et de poursuivre: « On nous dit qu’il va falloir réduire les droits des chômeurs pour parvenir au plein-emploi? Ce n’est pas vrai. Le plein-emploi, c’est de la formation, de l’accompagnement des demandeurs d’emploi et le développement d’emplois de qualité. » Tous les syndicats représentatifs (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC), ainsi que Solidaires, la FSU, l’Unsa et les organisations de jeunesse, se sont réunis lundi soir 6 septembre au siège de la CFDT pour se mettre d’accord sur un texte commun dénonçant le projet du gouvernement et qui devrait être publié dans les prochains jours. Ils doivent se réunir de nouveau début octobre pour faire le point. Deux intersyndicales avaient déjà eu lieu fin juin et mi-juillet. Un format inédit selon Céline Verzeletti de la CGT: « Vu la situation qui est gravissime, on ne prend pas cette rentrée comme les autres », a-t-elle déclaré à l’AFP.
La CGT va manifester deux fois
Malgré tout chacun garde son indépendance et des modes d’action différents. La CFDT va participer, sans grand enthousiasme, au Conseil national de la refondation qui va être lancé jeudi 8 septembre alors que les cégétistes comme Force ouvrière ou encore la CFE-CGC vont pratiquer la politique de la chaise vide. En parallèle, les cégétistes vont manifester deux fois en septembre, le 22 prochain pour défendre la santé et les conditions à l’hôpital et le 29 pour une augmentation des salaires. Enfin, la contestation sociale va aussi être menée par la France insoumise qui compte bien s’opposer à la réforme de l’assurance chômage. Des discussions sont en cours avec les cégétistes pour se mettre sur une journée d’action commune.