Depuis dix ans au Japon, les contribuables sont assujettis à un impôt spécifique dont le produit est affecté à la reconstruction de la région de Fukushima. Il rapporte environ 3 milliards d’euros par an à l’État, mais dès 2023, la moitié de ce montant ira à la Défense nationale. Le réarmement du pays a été annoncé vendredi par le Premier ministre, Fumio Kishida, et il faut le financer.
Certains Tokyoïtes oscillent entre incrédulité et indignation : « Je croyais que c’était un gag et puis non, visiblement. J’en souris, mais c’est à pleurer », estime cet homme. Pour cette Japonaise, cette décision va encore plus enfoncer la région qui est par terre depuis 2011, et elle n’hésite pas à parler de cruauté.
Un hold-up budgétaire qui va « aggraver la situation »
« La reconstruction a pris beaucoup de retard, et ce hold-up budgétaire va encore aggraver la situation. Or, depuis onze ans, des milliers de personnes déplacées n’attendent qu’une chose : enfin rentrer chez elles. On ne peut pas faire lanterner ces pauvres gens ! », réplique également ce Tokyoïte.
Vendredi, une courte majorité de sondés approuvait la hausse du budget de la défense, mais désormais, 53% s’y opposent. Les trois quarts des Japonais désapprouvent le détournement, à des fins militaires, des budgets qui étaient dévolus à la région de Fukushima.