Le Niger subit une pénurie drastique de médicaments suite aux sanctions imposées par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) bloquant les principaux circuits logistiques aux produits de santé à destination du Niger, a déclaré à Sputnik Dr Ibrahim Souley, secrétaire général du ministère de la Santé du Niger.
“Avec les sanctions imposées par la CEDEAO, les produits pharmaceutiques à destination du Niger sont bloqués au port de Cotonou ou à la frontière [nigéro-béninoise, ndlr]. À cet effet, il a été démontré que plus d’une soixantaine de conteneurs sont bloqués […] pour près de quatre milliards de francs CFA [plus de 1,6 million de dollars, ndlr]”, a dénoncé l’officiel nigérien évoquant que le Niger importe la quasi-totalité des produits pharmaceutiques dont il a besoin.
Selon lui, aucune réception de produits pharmaceutiques n’a été enregistrée au Niger depuis le 28 juillet 2023. Cela fait passer le taux de rupture de médicaments vitaux à environ 25%.
“[Il s’agit surtout, ndlr] des antibiotiques, des traitements contre le diabète notamment les insulines et certains produits utilisés pour les pathologies cardiaques et les anti-cancéreux”, a précisé le responsable notant que des alternatives de traitement sont proposées aux patients pour diminuer l’impact.
Rupture de stocks
Après cinq semaines de blocage sur les approvisionnements, le Niger “tend dangereusement” vers un épuisement des stocks de médicaments actuels, a réagi M.Souley alertant qu’il ne reste au Niger à peine “un mois de stock de sécurité”. Il a noté qu’habituellement, le stock moyen de sécurité des produits pharmaceutiques au niveau des établissements pharmaceutiques est de deux mois, à maximum deux mois et demi.