Le nouveau Conseil de sécurité, un aperçu d’une possible ONU réformée

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AP- L’Allemagne, l’Inde et l’Afrique du Sud entrent cette semaine au Conseil de sécurité de l’ONU en tant que membres non permanents, l’occasion de donner un aperçu de ce que pourrait être la gouvernance élargie des Nations unies souhaitée par nombre de pays.

Tandis que le Brésil, un autre prétendant au titre de membre permanent, entame sa seconde année de fonction au Conseil, bien des diplomates attendent des douze mois à venir une illustration de ce que les nouvelles et anciennes puissances peuvent réussir ensemble pour apaiser les points sensibles de la planète.

Les cinq membres permanents (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et Russie), qui ont seuls le droit de veto, dominent l’institution depuis ses débuts en 1945. Ils sont rejoints par dix membres non permanents selon un système de rotation bisannuelle.

L’Allemagne, l’Inde, l’Afrique du Sud et les deux autres nouveaux membres, le Portugal et la Colombie, vont être mis à l’épreuve dès les prochains jours, entre la crise ivoirienne, un référendum risquant d’aboutir à la partition du Soudan et la poursuite du bras de fer dans la péninsule coréenne.

Les puissances occidentales tenteront de leur côté d’interpréter les actions des aspirants à des places de membres permanents.

L’Inde et l’Afrique du Sud devraient être particulièrement scrutées, car « certains craignent des blocages du travail du Conseil », confie un ambassadeur sous couvert de l’anonymat.

Anciens et nouveaux promettent pour l’heure de collaborer harmonieusement.

Pretoria, Brasilia et New Delhi ont été réticents jusqu’à présent à imposer des sanctions contre des pays individuels, comme l’Iran. Mais l’ambassadeur de Pretoria, Baso Sangqu, a assuré que son pays ne voulait pas d’un Conseil de sécurité « bloqué ».

« Chacun soulèvera les sujets importants pour lui et nous espérons avoir un impact collectif, mais il n’y aura pas de configuration +eux et nous+ », déclare-t-il à l’AFP.

Toutes les puissances « seront sur la même longueur d’ondes en termes d’objectifs généraux. S’il y a des nuances, elles seront constructives », promet aussi l’émissaire indien, Singh Puri. L’Inde ne s’est pas opposée aux sanctions récentes contre l’Iran et la Corée du Nord.

Nous réévaluons constamment nos positions. C’est la nouvelle Inde », dit l’ambassadeur.

L’Allemand Peter Wittig promet lui « de la valeur ajoutée » pendant son mandat. « Si les Etats jugent que ce Conseil fait du bon travail », espère-t-il, « cela donnera un certain élan aux débats sur la réforme du Conseil ».

La France, notamment, est favorable à un élargissement du Conseil de sécurité pour faire de la place aux nouvelles puissances parmi les membres permanents. Aux Etats-Unis, le président Barack Obama s’est prononcé pour l’inclusion de l’Inde. Mais tous ces projets piétinent depuis des années.

Quoi que leur réserve l’avenir, l’Afrique du Sud, l’Inde et l’Allemagne ont d’ores et déjà l’intention de laisser une trace de leur passage au Conseil.

L’Afrique du Sud relève que les deux tiers des conflits qui occupent cette instance se situent en Afrique. Elle veut éviter, dit M. Sangqu, que les guerres africaines ne tombent dans la catégorie des « conflits oubliés » à l’instar de celui du Sahara-Occidental, contre lequel l’ONU « ne fait rien ».

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