
AP- Mali, Guinée, Tchad ? Depuis août 2020, l’Afrique semble vivre un véritable retour en arrière, à l’époque qui a suivi l’accession à l’indépendance de plusieurs pays. Aujourd’hui, force est de constater que même le cas si particulier du Tchad, où l’on a assisté à une succession plutôt qu’une prise de pouvoir par la force, après la mort du président Idriss Déby Itno, en avril dernier, n’a rien fait pour libérer l’Afrique de sa mauvaise réputation en matière de stabilité politique. L’irruption des militaires sur la scène politique inquiète profondément l’opinion publique africaine, surtout en Afrique francophone où, aussi paradoxal que cela puisse paraître, les armées sont présentées comme des recours pour la démocratie. Comment expliquer le retour de ce syndrome du coup d’État militaire ? Quelle est la responsabilité des dirigeants qui balisent en quelque sorte la voie à ces putschistes issus des rangs de l’armée en abandonnant leurs promesses pour se maintenir au pouvoir ? Oswald Padonou* est un expert sur les questions de défense, de sécurité et en pointe sur le sujet des armées africaines. Depuis plusieurs années, il appelle à renforcer le contrôle démocratique sur le secteur de la défense. En jeu, l’avenir de la démocratie sur le continent africain. Il a répondu aux questions du Point Afrique.