October 1, 2023
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AP- Les Etats-Unis pourraient être à court d’argent « au mois d’octobre ». Le plafond de la dette doit être rehaussé, exhorte Janet Yellen, la secrétaire américaine au Trésor.

C’est une tradition : depuis les années 1960, le Congrès vote régulièrement en faveur d’une élévation ou d’une suspension du plafond de la dette américaine. Le moment est intervenu près de 80 fois et génère toujours quelques frictions entre les camps démocrates et républicains.

Les élus sont à nouveau mis à contribution, aujourd’hui, face un endettement abyssal qui se dresse à 28 782 milliards de dollars, au-dessus de la limite actuelle de 28 400 milliards, et en augmentation constante au gré des crises et des investissements colossaux, à l’image du plan de relance XXL mis sur pied par le président Joe Biden.

Mais les négociations patinent cette fois un peu plus que d’habitude. Janet Yellen, secrétaire d’Etat au Trésor, a haussé le ton cette semaine, et mis en garde contre un « défaut de paiement » potentiellement catastrophique pour l’économie américaine. Explications.

  • Pourquoi le Congrès doit-il rehausser le plafond de la dette ?

Le plafond de la dette avait été suspendu pendant deux ans, entre août 2019 et juillet 2021, grâce à un accord trouvé entre l’administration Trump et le Congrès.

Une limite d’endettement, fixée à 28 400 milliards de dollars est de nouveau en vigueur depuis le 1er août. Et il est interdit aux Etats-Unis d’émettre de nouveaux emprunts pour se financer si la limite actuelle n’est pas augmentée.

Alors, « le Trésor a commencé à utiliser certaines mesures extraordinaires pour continuer à financer le gouvernement », a rappelé Janet Yellen en début de mois. La situation ne peut pas durer éternellement : les Etats-Unis seront à court d’argent « au cours du mois d’octobre » si le plafond de la dette n’est pas relevé d’ici là.

  • Pourquoi le Congrès ne valide pas une élévation du plafond de cette dette ?

Les chefs démocrates martèlent que les républicains doivent se joindre à eux pour approuver cette mesure, comme c’est la tradition. Après tout, répètent-ils, eux l’avaient fait pendant le mandat républicain de Donald Trump. Et la dette actuelle vient aussi des mesures approuvées lors du mandat de l’ex-président républicain.

Les chefs républicains répondent qu’ils n’approuveront en aucune façon une telle mesure destinée, selon eux, à financer les plans Biden. Les démocrates peuvent le faire seuls, répètent-ils, grâce à la voie parlementaire exceptionnelle qu’ils utilisent pour le plan de réformes sociales. Mais pour l’instant, les démocrates s’y refusent.

  • Que risque le pays si la situation n’évolue pas ?

Janet Yellen, secrétaire d’Etat au Trésor américain, a agité dimanche la menace d’un « défaut de paiement », qui serait une première, et provoquerait une déflagration financière mondiale.

Le défaut pourrait déclencher une flambée des taux d’intérêt, une chute brutale des cours des actions et d’autres troubles financiers », a détaillé la ministre des finances de Joe Biden dans un édito publié par le Wall Street Journal, dimanche.

Concrètement, « en quelques jours, des millions d’Américains seraient à court de cash (…). Près de 50 millions de personnes âgées ne recevraient plus leur chèque de retraite et les soldats ne seraient plus payés », écrit-elle encore.

Attendre la « dernière minute » apporte un autre risque. La situation s’était déjà présentée sous l’administration Obama : l’impasse politique au Congrès avait conduit l’agence de notation Standard and Poor’s à retirer la note « AAA » à la dette américaine, provoquant une onde de choc sur les marchés. Là encore, les contribuables américains seraient durement touchés, avec à court terme une hausse des coûts d’emprunts.