
Un membre du Hezbollah et un habitant d’une localité à majorité chrétienne au sud-est de Beyrouth ont été tués dans un accrochage armé mercredi en début de soirée. L’incident s’est produit dans la localité de Kahalé, considérée pendant la guerre civile libanaise, entre 1975 et 1990, comme un verrou imprenable, situé à 15 km au sud-est de Beyrouth. Cette bourgade est un passage obligé entre la plaine orientale de la Békaa et la capitale libanaise.
C’est en empruntant la route de Kahalé qu’un camion du Hezbollah qui transportait probablement des caisses de munitions s’est renversé. Des heurts ont éclaté entre l’escorte armée du véhicule et des habitants de la région qui tentaient de s’approcher du camion.
Des jets de pierres se sont produits puis un accrochage armé, bref, mais violent, a éclaté entre les membres du Hezbollah et des hommes en armes. L’ancienne milice chrétienne des Forces libanaises, devenue un parti politique, a accusé le Hezbollah d’avoir « tiré directement sur des civils qui tentaient de sauver le chauffeur du camion renversé ». Un communiqué du Hezbollah affirme pour sa part que « l’escorte du camion a riposté à des tirs qui ont touché mortellement » un de ses membres. Quoi qu’il en soit, des habitants en colère ont bloqué la route après le retrait des membres du Hezbollah et ont tenté de s’emparer de la cargaison.
L’armée libanaise s’est déployée massivement pour prévenir toute escalade et superviser le déchargement et le déplacement du véhicule. L’armée s’est également déployée le long de l’ancienne ligne de démarcation séparant les quartiers chrétiens et chiites à Beyrouth, où des groupes de jeunes de deux bords commençaient à se rassembler dans les ruelles.