
AP- Depuis dix jours, ils demandent leur évacuation après les arrestations massives de ces dernières semaines. La situation des migrants subsahariens reste inhumaine dans le pays. Esclavage, viols et autres violences sont systémiques.
Les 2 et 3 octobre dernier, les autorités libyennes mènent une opération dite « anti-drogue » à Gargaresh dans la banlieue ouest de Tripoli, un quartier pauvre où vivent de nombreux migrants et demandeurs d’asile.
Environ 5 000 personnes sont arrêtées dont des femmes et des enfants, et envoyées dans des centre de détention, gérés par les autorités. Il en existe une quinzaine dans le pays, dont la moitié dans la capitale. Selon les organisations onusiennes, ils seraient environ 10 000 migrants ou demandeurs d’asile détenus dans ces centres.
Quelques jours plus tard, un incident éclate dans l’un de ces centres surpeuplés et insalubres. Six migrants sont tués par balle et environ 2 000 personnes s’échappent.
Depuis, la communauté internationale exhorte les autorités libyennes à la retenue. Ces réfugiés – qui sont environ 41 000 dans le pays – ont un statut et ne doivent pas être traités comme des criminels, rappelle ainsi le Haut-Commissariat aux réfugiés.
Pour l’organisation Médecin sans Frontières – qui intervient dans plusieurs de ces centres – les migrants y sont victimes de toutes sortent d’abus, de violence, explique Jérôme Tubiana, chercheur à MSF.
Ces exactions sont dénoncées par tout le monde, et pourtant, l’UE continue de collaborer avec les autorités de Tripoli.
En tout cas, les arrestations à Gargaresh ont créé la panique, reconnaît un responsable de l’agence des Nations unies pour les réfugiés.
Plus d’un millier de personnes campent depuis dix semaines devant les bureaux du HCR à Tripoli, principalement des Soudanais, Éthiopiens, Érythréens qui demandent à être évacués hors de la Libye.