
AP- Selon son avocate, l’imam Hassan Iquioussen a bien « quitté le territoire français ». Invitée vendredi soir sur BFM TV, Maître Lucie Simon a affirmé ne pas savoir où il se trouvait. « Je ne sais pas où est mon client », a-t-elle assuré,« tout ce que je peux vous dire, c’est qu’il a quitté le territoire français ». Selon elle, l’intéressé, qui est désormais visé par un mandat d’arrêt européen , a pris cette décision pour respecter la décision d’expulsion, confirmée mardi par le Conseil d’État.
Par ailleurs, Me Lucie Simon a dénoncé la « chasse à l’homme » lancée par le Ministère de l’Intérieur, rappelant que les propos polémiques à l’origine de son expulsion étaient anciens et n’avaient fait l’objet d’aucune condamnation. « Ce que dit le ministère de l’Intérieur c’est qu’il faudrait aller le chercher, le faire revenir sur le territoire pour le mettre dans un centre de rétention administrative », a-t-elle estimé. Elle affirme par ailleurs que « Le ministère fait de la politique spectacle, il ne veut pas que mon client respecte la décision ministérielle, il veut que mon client le fasse sous les caméras ».
« Une victoire pour tous les français » selon Gérald Darmanin
Maitre Lucie Simon a également dénoncé l’utilisation du terme « double discours » par le ministère de l’Intérieur. Elle affirme que, dans ses vidéos YouTube, l’imam a bien condamné l’antisémitisme et les attentats commis par Daesh. Et elle a ajouté que ces vidéos n’ont jamais fait l’objet de demande de retrait de la plateforme.
Son avocate a, par ailleurs, reconnu que les propos de Hassan Iquioussen sur les femmes manquait de « progressisme » et pouvaient même être qualifiés de « rétrogrades ». « Au niveau des hommes religieux, on a rarement des propos progressistes. Pourquoi sur celui-là en particulier, il faudrait bouleverser son entière vie et l’expulser de manière irrémédiable ? », s’est-elle, malgré tout, interrogée.
Sur BFM TV,également le ministre de l’Intérieur a promis que l’individu serait bientôt arrêté. « À la fin c’est toujours l’Etat de droit qui gagne » a déclaré Gérald Darmanin qui a affirmé que le départ de l’imam dans un autre pays était « une victoire pour tous les Français ».
Quelques heures après la décision du Conseil d’Etat ouvrant la voie à l’expulsion de l’imam du territoire français, le Maroc avait suspendu son laisser-passer délivré le 1er août, prétextant qu’il n’y « avait pas eu de concertations avec les autorités marocaines ».