Dadi Ould Chouaïb, dit Abou Dardar, a été capturé le 11 juin à l’occasion d’un raid mené conjointement par les forces armées nigériennes et françaises. Trois autres jihadistes ont été interpellés dans cette même localité d’In Arabane, au sud de Ménaka et à proximité de la frontière avec le Niger, dans la zone dite des « Trois frontières ».
Originaire d’In Arabane, Abou Dardar est « un commandant de second rang de l’EIGS [l’État islamique au Grand Sahara], moins connu que certains cadres comme Abou Walid, mais très important au niveau local », précise Héni Nsaibia, chercheur au sein de l’Armed Conflict Location and Event Data Project (Acled). « Il a apporté beaucoup de ressources humaines au sein de l’organisation et dispose d’un important réseau. Beaucoup de membres de sa tribu sont entrés dans les rangs de l’EIGS », poursuit-il.
Dadi Ould Chouaïb avait déjà été arrêté une première fois au Mali mais avait été relâché en octobre 2020 par les autorités maliennes lors de l’échange de prisonniers ayant conduit à la libération des otages Soumaïla Cissé et Sophie Pétronin.
Si seule l’arrestation d’Abou Dardar a été officiellement confirmée, un autre cadre de la nébuleuse jihadiste aurait été arrêté lui aussi lors de l’opération selon plusieurs sources. Il s’agit d’Issa al-Sahraoui. Bien que l’on ait peu d’informations sur son rôle opérationnel, cet ancien membre du noyau dur du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), « parfois désigné comme un messager au sein de l’organisation, est très proche du numéro 1 de l’EIGS, Adnane Abou Walid al-Sahraoui », précise le chercheur de l’Acled.
Leur arrestation porte un coup à l’organisation terroriste EIGS, qui perd « des hommes d’expérience et de réseaux », conclut le chercheur. Au cours de l’opération, un soldat nigérien a été tué et deux soldats français blessés, leur pronostic vital n’est pas engagé.