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L’Algérie a de tout temps mis en garde la communauté internationale contre le tout sécuritaire au Mali. Le président de la République l’a d’ailleurs clairement souligné à l’occasion de l’entretien qu’il a accordé à la chaîne qatarie El Jazeera. Il a expliqué en substance que la grande différence entre les approches algérienne et française dans le dossier malien tient justement de la solution exclusivement militaire pour laquelle a opté Paris. Près d’une dizaine d’années après la première opération dite antiterroriste, l’armée française s’est vue contrainte de quitter le Mali sans réaliser aucun de ses objectifs. La menace terroriste est aussi forte qu’en 2013 et le gouvernement malien a encore du mal à faire consensus. Au contraire d’une approche par trop sécuritaire, l’Algérie a travaillé dans le sens d’une solution politique, inclusive et qui exclut toute partition du pays. La démarche algérienne a abouti à la signature en février 2015 de la Déclaration d’Alger pour la paix et la réconciliation au Mali. Plusieurs années après, le document est toujours valable et constitue la seule référence reconnue de tous pour aboutir à la solution au conflit malien.

La reconnaissance du secrétaire général de l’ONU, quant au rôle majeur que joue le président Tebboune dans ce dossier, témoigne de la justesse de la vision algérienne. Celle-ci qui n’avait de cesse de plaider pour une démarche prioritairement politique visant à réconcilier les Maliens entre eux pour, ensuite, engager une action armée concertée contre les éléments des groupes terroristes. L’approche algérienne avait ceci d’important est qu’elle se souciait des intérêts des Maliens et du Mali. Et pour cause, une intervention militaire lancée dans la précipitation et sans préalable politique ne pouvait mener qu’à une situation de grande confusion. Chacun doutant des intentions de l’autre, les différents acteurs maliens ont préféré agir sur leur positionnement militaire et usé de la force armée pour amener le vis-à-vis à abdiquer.

Nous en sommes encore à ce point. Sauf que l’identité des forces étrangères présentes sur le sol malien a changé. Les militaires français ont cédé leur place, bien malgré eux, aux hommes de l’entreprise militaire privée Wagner. Proche de Moscou, cette force qui opère dans le pays et obtient de biens meilleurs résultats que les militaires français n’est certainement pas la solution. La fin du calvaire que vivent les Maliens ne peut venir d’aucune armée étrangère. Seul le dialogue inclusif entre les enfants du pays est susceptible de guérir le Mali.