Ces bandes opèrent généralement dans les pays d’origine ou de transit des migrants comme la Tunisie, en créant des réseaux de passeurs et en offrant des services de transport clandestin vers les pays de destination. Elles peuvent, également, fournir de faux documents d’identité, des visas nécessaires pour entrer dans les pays de destination.
La migration clandestine bat son plein en Tunisie, alors que le dossier ne cesse d’entamer les relations entre notre pays et l’Union européenne. Actuellement, la situation est marquée par une tension inédite entre la Tunisie et les Européens et tout tourne autour des flux migratoires à partir des côtes tunisiennes.
Rien que ces derniers jours, de nombreux corps de Subsahariens, candidats à la migration clandestine, ont été repêchés dans les eaux tunisiennes suite à de multiples naufrages d’embarcations. La situation est devenue insupportable, d’autant plus que certaines parties évoquent l’implication de mafias et de bandes organisées incontrôlables et inarrêtables qui font régner leur loi.
D’ailleurs, le président du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (Ftdes), Romdhane Ben Amor, explique que «les mafias de la migration clandestine profitent de la situation particulière en Tunisie, pour prospérer et multiplier leurs opérations».
Il a ajouté que les derniers jours ont vu un afflux très important de migrants sur les côtes italiennes, en provenance de la Tunisie. «La fermeture de l’accès à l’Europe par l’est, ainsi que par l’ouest, et la lutte acharnée des forces libyennes contre les migrants, ont fait de la Tunisie un pays de transit, où les mafias s’organisent profitant de la situation économique et sociale du pays».
En effet, selon des médias italiens, l’arrivée de plus de 3.000 migrants irréguliers sur l’île de Lampedusa a été enregistrée seulement dimanche dernier. Des statistiques inquiétantes surtout si on rappelle que les autorités tunisiennes interceptent chaque jour des dizaines d’embarcations qui transportent des candidats à la migration clandestine.
Pour la société civile, l’importante affluence des Subsahariens à partir de la Tunisie vers les côtes italiennes s’explique notamment par les politiques européennes qui imposent des restrictions sur le déplacement des migrants, d’une part et, d’autre part, en raison des efforts de lutte contre la migration irrégulière déployés par la Libye.
Des mafias incontrôlables ?
En Tunisie, on évoque de plus en plus des mafias impliquées dans les opérations de migration clandestine. Les mafias de la migration clandestine sont des organisations criminelles qui profitent de la vulnérabilité des personnes cherchant à migrer clandestinement pour en tirer un profit financier. Elles sont souvent impliquées dans la traite des êtres humains et le trafic de drogue, d’armes et d’autres activités illégales.
Ces bandes opèrent généralement dans les pays d’origine ou de transit des migrants comme la Tunisie, en créant des réseaux de passeurs et en offrant des services de transport clandestin vers les pays de destination. Elles peuvent également fournir de faux documents d’identité, des visas et d’autres documents nécessaires pour entrer dans les pays de destination.
Les migrants qui font appel à ces mafias sont souvent contraints de payer des sommes importantes pour les services offerts, et sont souvent soumis à des conditions de voyage dangereuses et inhumaines. Les mafias peuvent également les extorquer ou les exploiter une fois qu’ils sont arrivés à destination.
Les autorités tunisiennes ont pris plusieurs mesures pour lutter contre la migration clandestine, y compris la mise en place d’un système de surveillance des côtes et la collaboration avec des organisations internationales pour repérer et intercepter les bateaux de migrants. Cependant, ces mesures n’ont pas réussi à enrayer complètement le phénomène.
C’est dans ce contexte que le porte-parole de la Garde nationale, Houssemeddine Jebabli, a annoncé que plus de 38 mille migrants clandestins ont été arrêtés en 2022.
«La majorité des tentatives de départ ont eu lieu à partir de Sfax et de Mahdia, car il existe de nombreuses embarcations, outre la grande présence de techniciens et de professionnels spécialisés dans la réparation de bateaux et de moteurs», a-t-il expliqué.
Comment y faire face ?
Pour résoudre le problème de la migration clandestine en Tunisie, il est nécessaire de mettre en place des politiques économiques et sociales qui encouragent le développement économique et la création d’emplois, ainsi que des mesures de soutien pour aider les jeunes à accéder à l’éducation et à la formation professionnelle. La coopération internationale et régionale est également importante pour résoudre ce problème complexe.
A elle seule, l’approche sécuritaire est-elle suffisante ? Les autorités affirment qu’en moyenne, plus de la moitié des tentatives de migration de ce genre sont interceptées. Pour le ministère de l’Intérieur, tous les efforts ont été fournis pour faire avorter ces projets migratoires même avant le départ des embarcations.
A cet effet, le Président de la République, Kaïs Saïed, a toujours mis en avant une approche plus globale, outre la question sécuritaire, pour traiter ce phénomène.
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