Échec de la rébellion
L’ex-Biafra, région déshéritée du sud-est essentiellement peuplée par la communauté Igbo, fut le théâtre d’une sanglante guerre civile entre 1967 et 1970. Après la mort de plus d’un million de personnes, notamment de famine, et l’échec de la rébellion, la « République du Biafra » avait fini par réintégrer le Nigeria, pays de près de 200 millions d’habitants régulièrement secoué par des tensions intercommunautaires.
Mais les velléités indépendantistes n’ont pas disparu. L’arrestation de Nnamdi Kanu survient après des mois de troubles dans la région et la création d’un mouvement paramilitaire régional. Au moins 127 policiers ou membres des forces de sécurité ont été tués et une vingtaine de postes de police et des bureaux de la commission électorale ont été pris d’assaut depuis le début de l’année, selon des médias locaux. L’Ipob rejette toute accusation de violences.
Communauté Yoruba
Un autre activiste, Sunday Igboho, qui milite pour la création d’une nation « Yoruba » dans le sud-ouest du Nigeria, a été arrêté la semaine dernière à l’aéroport de Cotonou, au Bénin voisin. Il devait être présenté lundi devant un juge des libertés à Cotonou. Une cinquantaine de personnes, membres de la communauté Yoruba au Bénin, attendaient devant le tribunal pour manifester leur soutien.
Début juillet, les forces de sécurité nigérianes avaient fait une descente dans sa maison dans le sud-ouest du Nigeria, où ils avaient retrouvé des armes de guerre, ainsi que procédé à l’interpellation de 12 hommes et une femme. Sunday Igboho avait réussi à s’enfuir lors de ce raid et il était activement recherché avant d’être arrêté par la police béninoise. Le Nigeria lui reproche de vouloir « déclencher une violente insurrection contre l’État« .