
AP- Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : un point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19 en France et dans le monde.
La situation en France
La présence du variant Omicron est désormais officielle en France métropolitaine. Le nombre de cas d’infections au variant Omicron détecté en France se monte désormais à huit, selon le dernier bilan actualisé de l’agence sanitaire Santé publique France. « Au 02 décembre à 16h00, le variant Omicron a été détecté dans huit prélèvements en France », a indiqué l’agence sanitaire dans son point hebdomadaire publié jeudi soir. Ces huit cas ont été détectés à la Réunion et dans « cinq régions de France métropolitaine ». Après la Réunion, les trois premiers cas détectés en France métropolitaine avaient été annoncés dans la journée de jeudi, en Ile-de-France, dans le Haut-Rhin et en Vendée, à chaque fois chez des voyageurs rentrant d’Afrique. Un neuvième cas a été signalé ce matin. Omicron a d’abord été repéré en novembre au Botswana et en Afrique du Sud, qui en a fait l’annonce le 25 novembre. A ce stade, il est présent dans une trentaine de pays sur tous les continents.
« Il faut qu’on ait une attitude d’anticipation vis-à-vis de ce virus mais ne nous trompons pas de combat, le vrai ennemi c’est la cinquième vague avec le variant Delta », a tempéré dans la matinée jeudi le président du Conseil scientifique qui guide le gouvernement, Jean-François Delfraissy, sur BFMTV. Le premier cas, en Ile-de-France, concerne un homme revenant d’un séjour au Nigeria, non vacciné contre le Covid et âgé de 50 à 60 ans. Il ne présentait pas de symptômes au moment du test, selon l’ARS.
Sa femme, qui l’accompagnait dans ce voyage et n’est pas non plus vaccinée, a été testée positive au Covid-19 et un séquençage est en cours pour vérifier s’il s’agit également du variant Omicron. L’entourage a été testé et placé à l’isolement. Le voyageur, qui réside en Seine-et-Marne, a été testé positif au Covid à sa descente d’avion le 25 novembre. Il est resté à l’isolement à son domicile avec son épouse depuis leur arrivée sur le territoire compte tenu du résultat positif au test.
Le deuxième cas, détecté dans le Haut-Rhin, concerne une femme, âgée de 40 à 50 ans et présentant un « schéma vaccinal complet », selon l’ARS du Grand Est. Elle avait été testée positive au retour d’un voyage en Afrique du Sud et placée à l’isolement, avant que le séquençage ne révèle la nature du variant. « Peu de contacts à risque ont été identifiés », précise l’ARS.
Enfin, le troisième cas, en Vendée, est une femme rentrée le 25 novembre d’un voyage en Afrique du Sud, selon l’ARS Pays de la Loire. Cette femme, qui avait reçu sa deuxième dose de vaccin au mois de juin, se trouve en « parfait état de santé » et n’a souffert d' »aucun symptôme », selon l’ARS, qui dénombre « cinq cas contacts familiaux » actuellement isolés. Omicron a d’abord été repéré en novembre au Botswana et en Afrique du Sud, qui en a fait l’annonce le 25 novembre. A ce stade, il est présent dans une trentaine de pays sur tous les continents. Ce nouveau variant a fait souffler un vent de panique à travers le monde, mais il est trop tôt pour dire quel impact il aura sur la pandémie, s’accordent à dire les experts.
Sur le papier, le nombre inédit de mutations qu’il comporte laisse craindre qu’il soit plus transmissible et plus résistant aux vaccins. Mais cela reste à confirmer et on ne sait pas s’il est en mesure de remplacer Delta. En attendant d’en savoir plus, « on est en plein dans la cinquième vague liée au variant Delta », a insisté le Pr Delfraissy. Cette vague se traduit par une nette dégradation des indicateurs. 48.416 cas ont été recensés jeudi, soit une moyenne quotidienne sur 7 jours de 36.700, contre moins de 6.000 un mois auparavant. Plus inquiétant, cette hausse se répercute sur l’hôpital. 10.790 malades du Covid sont actuellement hospitalisés en France, dont 1.934 dans les services de soins critiques, contre environ 6.600 et 1.000 un mois auparavant.
Pour sa première sortie après une infection au Covid et dix jours d’isolement, le Premier ministre Jean Castex a indiqué qu’un Conseil de défense sanitaire aurait lieu lundi. Il s’agira de « voir s’il y a lieu de prendre des mesures complémentaires », a-t-il déclaré lors d’un déplacement à l’hôpital d’Angoulême, avec le ministre de la Santé Olivier Véran. « Nous ne laisserons pas la pression monter trop haut » dans les hôpitaux, a souligné M. Véran, répondant à une question sur un possible retour des jauges dans les établissements recevant du public, à commencer par les cafés et restaurants.
Le variant Omicron commence à se propager localement aux Etats-Unis et en Australie
De premiers cas de transmission locale d’Omicron ont été signalés jeudi et vendredi aux Etats-Unis et en Australie, aggravant les inquiétudes concernant ce nouveau variant du coronavirus, déjà dominant en Afrique du Sud et qui pourrait le devenir en Europe. Aux Etats-Unis, cinq cas du variant Omicron ont été confirmés jeudi dans l’Etat de New York, un en Californie, un dans le Minnesota et un à Hawaï, portant à dix le total de cas confirmés pour l’instant dans le pays.
Dans le Minnesota, la personne contaminée avait voyagé à New York mais ne s’était pas rendue à l’étranger. Et à Hawaï, le malade était non vacciné mais n’avait pas voyagé, montrant ainsi que le variant a commencé à se transmettre entre personnes à l’intérieur Etats-Unis. « Il s’agit d’un cas de transmission locale », a confirmé le département de la Santé d’Hawaï dans un communiqué.
L’Australie a pour sa part annoncé vendredi avoir détecté, à Sydney, un premier cas de variant Omicron chez un étudiant n’ayant pas voyagé à l’étranger. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) juge « élevée » la « probabilité qu’Omicron se répande au niveau mondial », même si de nombreuses inconnues demeurent: contagiosité, efficacité des vaccins existants, gravité des symptômes. Le nouveau variant est désormais présent sur tous les continents. Mais à ce jour cependant, aucun décès associé à Omicron n’a été signalé. Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), basé à Stockholm, a de son côté estimé jeudi qu’Omicron « pourrait causer plus de la moitié des infections provoquées par le virus SARS-CoV-2 dans l’Union européenne d’ici les tout prochains mois ».
D’autant que, selon une étude de scientifiques sud-africains, le risque d’attraper une nouvelle fois le Covid-19 est trois fois supérieur avec le variant Omicron qu’avec les variants Beta et Delta. En Afrique du Sud, où a été annoncée l’identification du variant Omicron la semaine dernière, les autorités ont décrit une propagation « exponentielle » du virus. Le nouveau variant y est déjà dominant. Jamais un variant du Covid-19 n’avait provoqué une telle panique depuis l’émergence de Delta, actuellement dominant et déjà très contagieux. Partout dans le monde, les annonces de mesures radicales et de restrictions des déplacements se multiplient.
En Allemagne, la chancelière Angela Merkel a annoncé jeudi un durcissement des restrictions visant les personnes non vaccinées contre le Covid-19, qui n’auront plus accès aux commerces non essentiels, restaurants, lieux de culture ou de loisirs. Ils devront aussi limiter leurs contacts, à domicile ou à l’extérieur. Un projet de loi sur l’obligation vaccinale sera soumis au parlement allemand pour une entrée en vigueur en février ou mars. Les Etats du Vieux continent ont décidé de durcir à nouveau les restrictions sanitaires: contrôles aux frontières, interdiction de voyager vers l’Afrique australe, masque obligatoire dans les transports et les magasins au Royaume-Uni, recommandation de vacciner les enfants vulnérables en France, etc. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a dénoncé les fermetures de frontières, les qualifiant d’une forme d' »apartheid » contre une Afrique pas suffisamment vaccinée. Pour l’heure, a souligné à Genève le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, l’insuffisance de la couverture vaccinale contre le Covid et celle du niveau de dépistage constituent un mélange « toxique ». C’est « une recette parfaite pour que des variants se reproduisent et s’amplifient », a-t-il prévenu, soulignant que la fin de la pandémie était « une question de choix ».
Le bilan dans le monde
La pandémie a fait au moins 5,2 millions de morts dans le monde depuis fin 2019, selon un bilan établi jeudi par l’AFP à partir de sources officielles.
Les Etats-Unis sont le pays le plus endeuillé avec 785.531 morts, devant le Brésil (615.179), l’Inde (469.724), le Mexique (294.428) et la Russie (277.640).
L’OMS estime, en prenant en compte la surmortalité directement et indirectement liée au Covid-19, que le bilan de la pandémie dans le monde pourrait être deux à trois fois plus élevé que celui calculé à partir des chiffres officiels.