Les deux ont été inculpés pour escroquerie, faux, usage de faux et favoritisme, essentiellement dans l’affaire de l’achat d’un avion présidentiel qui date de 2013-2014.
Le premier a passé sa première nuit à la maison d’arrêt de Bamako, la prison civile, la seconde dans la prison pour femmes de Bollé, toujours dans la capitale malienne.
Si les avocats des deux personnalités affirment qu’elles n’ont absolument rien à se reprocher, c’est une affaire qui a longtemps défrayé la chronique.
Combien exactement l’avion de commandement d’IBK a-t-il coûté ? Entre son coût réel, les commissions d’intermédiaires et autres frais, les chiffres diffèrent, mais tous impressionnent.
Le vérificateur général du Mali, « Monsieur anti-corruption », avait déjà tapé du poids sur la table pour demander des comptes. Les institutions internationales également.
La réouverture de ce dossier entre dans le cadre du déclenchement par les nouvelles autorités d’une lutte contre la corruption.
D’après nos informations, de nouvelles interpellations sont prévues dans l’affaire de l’aéronef présidentiel. Mais également dans d’autres affaires.
Si une bonne partie de la classe politique approuve cette opération « mains propres », elle demande à ce qu’il n’y ait pas de justice à deux vitesses ou de chasse aux sorcières.
Réaction
Cheik Mohammed Cherif Koné est le président de l’Association malienne des procureurs et poursuivants (AMPP). Il est également premier avocat général au parquet de la Cour suprême. Ce qui ne l’empêche pas, bien au contraire, de dénoncer ce qu’il décrit comme une instrumentalisation de la justice.