Sory Ibrahima Traoré fait partie de ceux qui saluent l’opération en cours. Président du Front pour l’émergence et le renouveau au Mali (Fer-Mali), une association créée en soutien aux autorités de transition, il « félicite la justice malienne » et parle d’un « acte courageux », au sujet de la réouverture du dossier relatif au problème des équipements militaires du pays.
Fer-Mali souhaite que la procédure aille jusqu’au bout, que toutes les personnes impliquées dans ce dossier soient écoutées, que les responsabilités soient situées, que les fonds spoliés au peuple malien soient rétribués au mieux.
Interrogé par RFI sur le fait que certains s’inquiètent de la méthode employée, « nous ne partageons pas cet avis », tranche-t-il.
Nous pensons qu’il faut laisser la justice faire son travail. Le peuple malien a très soif de justice, aujourd’hui on a des autorités qui ont pris leur courage à deux mains, qui veulent faire régner la justice et l’État de droit, nous les soutenons fermement. S’il arrive que des dérives se passent dans le dossier, nous serons là aussi pour les décrire.
Ce soutien enthousiaste n’est pas partagé par tous les observateurs. Brahima Konaté, secrétaire général adjoint de l’Association malienne des droits de l’homme (AMDH), reste sur ses gardes quant au respect du droit.
Nous restons vigilants. Nous prenons acte de la réouverture du dossier, mais nous demandons aux autorités judiciaires de faire tout pour que les droits de la défense soient respectés. Il faudrait que ce soit une justice vraiment équitable pour tout le monde. Ce sont des craintes qui sont là, mais nous pensons que la justice est suffisamment outillée pour que les droits élémentaires des différentes parties soient respectées.
Aujourd’hui au Mali, poursuit Brahima Konaté, « la justice va à deux vitesses, tout est lié aux questions de rapports de force du moment ».
À partir du moment où l’ancien Premier ministre et l’ancienne ministre des Finances ne sont plus aux affaires, si on ouvre leur dossier, alors il y a des craintes. Les règles, concernant les anciens ministres, sont prévues par le code de procédure pénale. Maintenant, si ce ne sont pas ces règles-là qui commandent la démarche qui vient d’être entamée, il y a des craintes. C’est la cour des droits communs qui s’est saisie.
Son association demande que la procédure soit observée « scrupuleusement », afin d’éviter « tout autre problème que le Mali pourrait regretter ».