
AP- Au Burkina Faso, après la vérification de la liste des témoins et les débats sur la possibilité pour les témoins hors du Burkina Faso de participer à l’audience, le président de la première chambre a procédé à l’ordre de comparution des témoins à l’audience. Le procès entrera dans le vif du sujet ce mardi avec la comparution des premiers accusés.
Plusieurs témoins cités dans l’affaire résident hors du Burkina Faso. Les avocats des parties civiles ont demandé et obtenu que ces personnes soient auditionnées par visio-conférence. Parmi ces témoins, Roland Dumas, Jack Lang, tous deux anciens ministres français, et Jean-Christophe Mitterrand, le conseiller aux affaires africaines sous François Mitterrand.
Pour Maître Mamadou Coulibaly, l’un des avocats de la défense, le plus dur reste à retrouver les adresses de tous ces témoins pour leur audition : « Ces gens, 34 ans après, si vous regardez la liste qu’on nous a donnée, on a mis des noms, mais l’adresse indique « en cours de recherche ». Comment les contacter ? Quand va-t-on les retrouver ? Mais s’ils peuvent aider dans ce dossier, pourquoi pas la vidéo-conférence. Parce que beaucoup de gens veulent se libérer de ce problème. »
Après la présentation des témoins présents à l’audience et leur ordre de passage devant le tribunal, des avocats de la défense ont demandé une liberté provisoire pour certains accusés. Mais la partie civile s’y est opposée.
« Je crois qu’il y aurait même un trouble à l’ordre public. Vous imaginez si demain, la population apprend que les accusés dans ce procès exceptionnel sont en liberté, vous imaginez le tollé que ça va créer ? Vous imaginez qu’on les laisse en liberté après avoir vu tous les témoins, le risque de pression sur les témoins ? », explique Maître Ferdinand Djammen Nzepa, l’un des avocats de la famille Sankara.
Selon le président de la première chambre du tribunal militaire où se tient ce procès, les premiers accusés seront à la barre dès ce mardi.