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Chaque année, pendant le mois de Ramadan, Sani Salissou s’est donné pour mission de réveiller les gens pour le dernier repas avant le début du jeûne. A l’aide d’un mégaphone, il sillonne le quartier Mokoyo à pied, à Maradi, pour réveiller les gens, en vue du jeûne qui débute vers 5h20 heure locale.

« Cela fait deux ans maintenant que j’utilise ce mégaphone et les gens apprécient ce que je fais. En retour, pour me remercier de les avoir réveiller, ils me servent de la bouillie, du sucre, et même des plats chauds, jusque chez moi, pour que je mange à mon tour. Seulement, certains n’apprécient pas d’être réveillés. Ils disent que je les indispose, mais je fais mon travail parce que la récompense est auprès de Dieu », explique Salissou.

Aicha, résidente du quartier Mokoyo apprécie d’être réveillée par le mégaphone de Sani.

« Qu’il continue de nous réveiller. Souvent, il y’a des coupures d’électricité et on n’entend pas l’appel du muezzin. Dans ce cas, c’est le réveilleur qui nous réveille. Ça ne me dérange pas parce que c’est la religion. Je veux qu’il le fasse jusqu’à la dernière minute avant l’aube », dit Aicha.

« ça fait partie de nos traditions »

Chaibou Bégou, est enseignant à la retraite. Le tintamarre des réveilleurs, il l’a toujours apprécié.

« Certes, ce n’est pas musulman, mais ça fait partie de nos traditions. Ce mois béni de ramadan, c’est une fois l’an et circulez dans la ville, vous allez voir que tout a changé. Même pendant la journée, il y’ a trop de va-et-vient, donc la nuit, il faut faire du bruit pour réveiller les gens, pour que les gens soient à l’heure, pour le petit repas qu’ils prennent pour se préparer. Moi, j’approuve ça beaucoup et si les jeunes sont à mon écoute, il faut qu’on leur rappelle ça ! voilà ce que nous, nous avons vécu et il faut réveiller vos parents, nous on l’a fait. Qu’on fasse du bruit à partir de 3h00, 4h00 du matin, vraiment moi je ne pense pas que ce soit un problème », dit le vieil homme.

Sani est le seul réveilleur du quartier Mokoyo. Un travail qu’il a commencé depuis 25 ans. Agé aujourd’hui de 40 ans, il pense qu’il est temps que les jeunes reprennent le flambeau. Mais en attendant, il continue de sillonner le quartier pour réveiller les jeûneurs.

Auteur: Ali Abdou