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AP- Officiellement, depuis le 6 janvier le M23 a cédé le contrôle du camp militaire de Rumangabo, à une quarantaine de kilomètres de Goma (Nord-Kivu), à la force régionale de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est (EACRF). Une semaine plus tard, selon plusieurs témoins, les combattants de ce mouvement ne se sont pas retirés loin du camp et certains sont localisés à a peine trois kilomètres du camp. La situation crée la confusion dans la zone et suscite la méfiance des déplacés qui tardent à revenir dans leurs milieux d’origine.

La quarantaine révolue, cet habitant du groupement de Kisigari n’en peut plus de rester dans ce camp de déplacés à Kanyaruchinya, à une vingtaine de kilomètres de Goma, mais il n’a pas de choix.

Il est dans ce camp depuis deux mois, lui et ses cinq enfants dont deux sont malades du choléra. « Il y a plusieurs cas de maladie ici. Il y en a qui ne résistent pas et certains meurent. Si tu as de la chance et que Dieu t’aide, tu vas survivre. Nous souffrons ici ».

Après l’annonce du désengagement du M23 de Rumangabo, il avait tenté deux jours plus tard de s’y installé, mais il n’y est pas resté. « Nous étions partis là-bas parce que nous étions affamés. Quand nous sommes arrivés, le M23 était encore là. Nous avons eu peur. Nous nous sommes dit qu’en rentrant définitivement peut-être qu’on risquera d’être confrontés à d’autres difficultés ».

Jeanine, elle, avait tenté de rentrer à Kibumba, toujours à la recherche de nourriture pour sa famille restée à Kanyaruchinya. « Je suis un témoin. Arrivée sur place, j’ai vu un combattant du M23 armé en train de retirer du sol quelques pommes de terre. J’ai eu peur. Même ma maison a été pillée. Maintenant, je ne peux plus rentrer à Kibumba si le M23 est toujours là-bas ».

De son côté le M23 dément interdire à la population de rentrer à Kibumba ou encore à Rumangabo.