Quinze nouveaux corps ont été découverts ce mercredi. C’est dans la forêt de Shakaola, au sud-est du pays, que se réunissait une secte dont le chef prônait le jeûne pour « rencontrer Jésus ».
Les exhumations continuent de s’alourdir dans le sud du Kenya. Le bilan du « massacre de Shakahola » du nom de la forêt kenyane, où se réunissait une secte dont le chef prônait le jeûne pour « rencontrer Jésus », s’élève désormais à 226 morts après la découverte, ce mercredi 17 mai, de 15 nouveaux corps, a annoncé la préfète de la région. Lors de cette journée, une personne a également été retrouvée vivante.
À l’origine du drame : Paul Nthenge Mackenzie, un ancien chauffeur de taxi, autoproclamé « pasteur » de l’Eglise Internationale de Bonne Nouvelle (Good News International Church) qu’il a créée. Détenu depuis qu’il s’est rendu le 14 avril, il va être poursuivi pour « terrorisme ».
Des victimes mortes de main, battues
Il ressort des autopsies pratiquées sur 112 premiers corps que la plupart des victimes sont mortes de faim, vraisemblablement après avoir suivi les prêches de Paul Nthenge Mackenzie.
Certaines victimes, dont des enfants, ont toutefois été étranglées, battues ou étouffées, a indiqué il y a deux semaines le chef des opérations médico-légales, Johansen Oduor.
Les autopsies ont également révélé qu’il y avait « des organes manquants sur certains des corps », souligne le Directoire des enquêtes criminelles dans un document judiciaire, évoquant « un trafic d’organes humains bien coordonné impliquant plusieurs acteurs ».
Le ministre de l’Intérieur Kithure Kindiki avait appelé à la prudence à ce sujet, affirmant qu’il s’agissait d’« une théorie sur laquelle nous enquêtons ». « Les rapports de la morgue sont toujours en cours de finalisation et je ne veux pas préempter l’affaire », avait-il poursuivi.
Un vif émoi
Ce massacre a suscité un vif émoi dans ce pays religieux d’Afrique de l’Est et ravivé le débat sur l’encadrement des cultes au Kenya, pays en majorité chrétien qui compte 4 000 « églises », selon des chiffres officiels. Le président William Ruto a créé un groupe de travail chargé de « l’examen du cadre légal et réglementaire régissant les organisations religieuses ».