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Depuis quand existe votre parti ?

Subsaharien en Tunisie: Le transit vire au drame© Fournis par Journal d’Abidjan

Le PIA a été créé depuis 2017. Je suis le président d’un groupement politique qu’on appelle Alliance pour la démocratie et la paix du groupement qui a pris part à la dernière phase du dialogue politique. Je suis aussi signataire de la cinquième phase du dialogue politique.

Pourquoi l’avoir dénommé Parti de l’intégration africaine (PIA) ?

L’idée m’est venue depuis la Tunisie. Là-bas, j’ai vu que lorsqu’on dépasse déjà le désert, on ne traite plus un Africain d’Ivoirien, de Malien ou de Guinéen, on nous appelle Africains. On nous traite de la même manière, en arabe, on dit « Kala », qui veut dire la peau noire. Même pas encore arrivé en Europe, on est classifiés, stigmatisés en tant qu’africains. Alors pourquoi nous, Africain à notre niveau, on n’arrive pas à se mettre ensemble, au vu des problèmes qu’a connu l’Afrique, l’histoire de l’esclavage, la colonisation nous avons un destin commun. Vu les luttes menées par nos pères pour l’indépendance à l’exemple d’Houphouët et consorts qui ont créé le RDA. C’est pour dire que c’est ensemble qu’on n’a pu arracher l’indépendance, c’est aussi ensemble qu’on pourra aller de l’avant, au développement et à la souveraineté de l’Afrique. C’est de ce fait que j’ai créé le (PIA) pour l’intégration africaine en 2017.

Est-ce que les violences à caractère xénophobe visant les ressortissants africains subsahariens étaient, selon vous prévisibles ou latent en tenant compte des réalités de ce pays où vous avez-vous-mêmes vécu ?

La Tunisie n’a pas toujours été un pays de migration pour les peuples subsahariens. Il y a une histoire dans cette migration pour les Ivoiriens. L’histoire commence en 2003, avec le départ de la banque africaine de développement à cause de la crise que le pays connaissait et ce départ a entraîné un mouvement du personnel en Tunisie. Mais ce n’est pas le début, avant cela, il y avait les subsahariens là-bas et c’étaient plus les jeunes en quête d’un club de football. Donc l’immigration n’était pas de masse, mais avec l’arrivée de la BAD, ceux-ci allaient avec leurs personnels sans visa. Certains Ivoiriens allaient se réfugier, certains cherchant de nouveaux débouchés et ont migré en Tunisie, et la BAD a pratiquement fait dix ans. Mais quand la BAD est revenue, d’autres sont restés là-bas. Les étudiants, d’autres, sont restés pour se chercher comme on le dit. Sans visa et un coût de la vie moins cher que celui de la Côte d’Ivoire a favorisé la migration des Ivoiriens. D’autres sont restés pour économiser afin d’obtenir leurs papiers pour continuer vers l’Europe. Contrairement à la côte marocaine et libyenne, les côtes tunisiennes sont plus éloignées de l’Europe. Avant cela, il n’y avait pas de signe précurseur de cette flambée du racisme. En Tunisie, il y a deux types de population, c’est un pays touristique, ils sont habitués à recevoir les populations. Il y a une classe moyenne et aisée qui a l’esprit ouvert sur le monde, ils sont civilisés, ils tolèrent un peu la migration. La classe populaire est un peu renfermée, dans les quartiers populaires, les noirs sont un peu stigmatisés, ils voient l’homme noir comme un esclave. Dans les quartiers huppés, ils acceptent la différence, mais la classe populaire voit le noir comme un être inférieur.