Et le président-candidat est également revenu sur l’une des erreurs (voire double erreur) commises il y a quelques jours par la candidate du RN pour défendre cette mesure. “M. Bourguiba avait interdit le voile en Algérie”, avait ainsi affirmé Marine Le Pen sur France Inter le 12 avril sur sa proposition d’interdire le voile dans l’espace public, la candidate du Rassemblement national, comporte plusieurs erreurs.
Première erreur ce jour-là (qu’elle n’a pas répété pendant le débat): Habib Bourguiba a été le président de la Tunisie, et non de l’Algérie, de 1957 à 1987. Tous deux se trouvent certes au Maghreb, mais Marine Le Pen se trompe donc de pays.
Deuxième erreur, soulevée notamment par Checknews: l’affirmation qu’Habib Bourguiba aurait interdit le voile dans la rue est également fausse. Interviewée par Libération, la chercheuse Maryam Ben Salem insiste sur le fait que, contrairement à ce que laisse penser Marine Le Pen, “le voile n’a jamais été interdit dans la rue” en Tunisie.
Quatre circulaires prises à partir de 1981, sous la présidence de Bourguiba, ont bien interdit “la tenue confessionnelle” mais uniquement dans les établissements scolaires publics, les établissements primaires et secondaires, les écoles supérieures d’enseignement, les cités et les foyers universitaires. C’est d’ailleurs ce que lui a rappelé Emmanuel Macron au cours du débat.
Ces erreurs ont vite été relevées par les partisans d’Emmanuel Macron, du pain béni pour le camp adverse dans cet entre-deux tour de la présidentielle et à une semaine du débat entre les deux candidats. “Non contente de vouloir stigmatiser en interdisant le voile, Marine Le Pen explique ce matin qu’il a été interdit en Algérie par Habib Bourguiba, ancien Président de la…Tunisie! Toujours aussi incompétente”, écrit par exemple Ambroise Méjean, président des Jeunes avec Macron sur Twitter.
“C’est un exploit mais elle l’a fait: Marine Le Pen ment 2 fois en 20 secondes. D’abord, Bourguiba a interdit le voile seulement dans les écoles et les administrations, pas dans l’espace public. Ensuite il était tunisien”, écrit la députée européenne et ancienne ministre Nathalie Loiseau.
“Bourguiba et l’Algérie: Marine Le Pen ne connaît ni l’histoire, ni sa géographie”, écrit le député LREM Bruno Questel. Cet épisode intervient la veille de la présentation du volet international du programme de Marine Le Pen, domaine dans lequel la candidate RN a multiplié les affirmations hasardeuses.