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La mort d’une étudiante gabonaise en Turquie, confirmée par son ambassade et son université, provoque une vive émotion parmi les étudiants africains accueillis en nombre croissant dans le pays.

Le corps de la jeune femme, Jeannah Danys Dinabongho Ibouanga, âgée de 18 ans, a été retrouvé samedi dans une rivière près d’une voie ferrée, non loin de l’université de Karabük (nord) où elle étudiait le génie mécanique, rapportent les médias turcs.

Selon les premières constatations, la jeune femme serait morte « noyée » et aucune autre blessure ou de trace de violence sexuelle n’ont été repérées.

La cause exacte du décès devrait être précisée à l’issue d’une autopsie dont le rapport est attendu « dans les prochains jours », indique la chaine privée NTV.

Contactée par l’AFP, l’ambassade du Gabon à Ankara a confirmé mercredi le décès de la jeune femme, sans autre détail mais en promettant qu’elle « communiquera plus tard ».

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Le ministère gabonais des Affaires étrangères a fait part, dans un communiqué lu à la télévision gabonaise, de sa « consternation et de sa vive préoccupation (après) l’assassinat de notre compatriote », précisant que sa représentation en Turquie avait reçu pour instruction de réclamer une autopsie et l’ouverture d’une enquête judiciaire sur ce drame.

Le recteur de l’université de Karabük a publié un message de condoléances sur le site de l’établissement, en turc et en français, assurant que la jeune femme était « très aimée de ses amis et professeurs ».

Sur Twitter, le mot dièse #JusticepourDina s’est répandu parmi les étudiants africains de son université dont plusieurs dizaines ont manifesté dans l’enceinte de l’établissement en brandissant des portraits de la victime.

Dans un message vocal, présenté sur Twitter comme un appel de « Dina » à sa mère, l’étudiante en pleurs a supplié sa mère de la laisser partir pour l’université de Sakarya, à moins de deux heures de route à l’est d’Istanbul : « Il n’y a pas de racisme là-bas », a dit la jeune femme.

La Turquie, dont le président Recep Tayyip Erdogan déploie une activité diplomatique et économique intense en Afrique, accueille plus de 61 000 étudiants du continent (contre 40 000 en 2019), la plupart d’entre eux bénéficiant de bourses d’études, a indiqué le mois dernier le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu en visite en Afrique du Sud, selon ses propos rapportés par l’agence officielle Anadolu.

Le ministre a alors souligné qu’Ankara voyait dans l’éducation « l’axe principal de coopération avec le continent ».