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Selon une mission civile d’observation du référendum sur le projet de nouvelle Constitution, qui s’est tenu le 18 juin, la participation a été de 28% dans les bureaux où elle a été déployée. Plusieurs sources indiquent aussi que la consultation n’a pas eu lieu dans la région de Kidal, ce que démentent les autorités.

La mission d’observation des élections au Mali (MODELE), qui a déployé 3 075 observateurs nationaux de la société civile, a noté dans un communiqué que « le scrutin référendaire [s’était] déroulé dans des conditions acceptables dans la majeure partie des localités observées ». Mais elle a rapporté plusieurs dysfonctionnements et l’absence de vote dans la région stratégique de Kidal (Nord).

Un autre organisme d’observation, la Coalition pour l’observation citoyenne des élections au Mali (COCEM), a indiqué de son côté qu’aucun de ses observateurs n’avait constaté l’ouverture de centres et de bureaux de vote dans la région de Kidal. Un document authentifié par l’AFP de l’antenne régionale de l’autorité en charge des élections (AIGE) à Kidal affirme également que le référendum n’a pas pu se tenir sur l’ensemble de la région.

« Fausses informations »

Le président de l’AIGE au niveau national, Moustapha Cissé, a contredit ces affirmations, assurant dans un communiqué que le vote avait bien eu lieu dans cette région. Il a dénoncé « la diffusion de faux documents et de fausses informations », relayés par des individus « n’ayant aucune qualité pour s’exprimer » au nom de l’organe.

La tenue ou non du vote à Kidal, fief de groupes armés qui ont combattu l’État central avant de signer avec lui un fragile accord de paix, en 2015, était attentivement scrutée. L’insoumission de Kidal, enjeu majeur de souveraineté, reste un motif d’irritation pour la junte au pouvoir. Les groupes armés qui contrôlent la ville ont refusé d’y permettre l’acheminement du matériel électoral pour ce référendum sur un projet de nouvelle Constitution où ils disent ne pas retrouver l’accord qu’ils ont signé en 2015.

Autres incidents dans le Centre

Parmi les autres incidents observés par la MODELE : le non-fonctionnement pour cause d’insécurité de 85 bureaux de vote dans la région de Mopti, dans le centre du pays visé par de fréquentes attaques jihadistes, et des opérations de vote perturbées dans plusieurs localités, comme l’enlèvement de présidents de certains bureaux de vote par des hommes armés ou l’enlèvement des urnes par de supposés jihadistes.

La COCEM a noté que le scrutin s’était « globalement bien déroulé » mais a elle aussi relevé des incidents, comme des bureaux de vote incendiés dans les communes rurales de Boron et de Toubacoro, à quelque 150 kilomètres au nord-est de Bamako.

(avec AFP)