« On sait que le climat était plus chaud qu’aujourd’hui il y a 125.000 ans par exemple. Ça a été ce qu’on appelle le dernier interglaciaire, le climat était plus chaud. Mais la problématique qu’on a aujourd’hui c’est une question de vitesse, on n’a jamais eu des changements aussi rapides, avec une telle amplitude que les changements qu’on a aujourd’hui » explique le climatologue.
Changer nos habitudes
Pour inverser la tendance, les Etats misent sur une réduction des émissions de CO2. L’accord de Paris de 2015 vise ainsi à limiter le réchauffement climatique » à un niveau bien inférieur » à deux degrés Celsius, de préférence à 1,5 degré, par rapport à l’ère préindustrielle.
Mais la planète a déjà gagné au moins un degré. Conséquence : une multiplication des événements météo extrêmes, et même si les Etats promettent des réductions des émissions et respectent leurs engagement, on risque de se retrouver avec un monde à +3 degrés Celsius.
Selon l’Onu, pour respecter l’objectif idéal de l’accord de Paris, il faudrait réduire les émissions de CO2 de 7,6 % par an chaque année entre 2020 et 2030. Un pari loin d’être gagné.
Pour Miranda Schreurs, professeur d’environnement et politique climatique à l’ Université de Munich en Allemagne, il est impératif de changer nos habitudes. « Nous devons réfléchir à la façon dont nous changeons nos modes de vie afin de devenir beaucoup moins dépendants des combustibles fossiles. Et nous devons réfléchir à ce que nous pouvons faire pour ramener la nature. Vous pouvez être à peu près assuré que ce que nous avons vu dans le monde cette année continuera. L’impact sera énorme. Le changement sera difficile, ce sera vraiment difficile, mais c’est tellement nécessaire » précise t-elle.
En dépit du choc que les catastrophes naturelles suscitent, certains craignent que le regain d’intérêt pour le climat ne soit que passager. Si 2020 a vu une baisse des émissions de CO2 en raison de la pandémie de Covid-19, un rebond est toutefois attendu.
L’Agence internationale de l’énergie prédit même des émissions record d’ici 2023, en raison de la faible part des plans de relance consacrée aux énergies propres.
Auteur: Carole Assignon