0 4 minutes 3 semaines

Ce jeudi 11 mai 2023, s’est ouvert à Conakry, un procès atypique au tribunal militaire. Il concerne le vol d’armes survenu en début avril au centre d’entraînement aux opérations de maintien de la paix. La rocambolesque disparition de ces armes a d’ailleurs été à l’origine du limogeage du commandant dudit centre. Mais ceci est une autre affaire.

A propos du procès…

Dans le box des accusés se trouvent, quatre militaires et un civil, tous poursuivis pour vol présumé, vente d’armes, transfert illicite d’armes, recèle, complicité, blanchiment de capitaux et financement du terrorisme.

Il s’agit des caporaux Karinka Doumbouya, Lancinet Oularé, des sous-lieutenant Sidiki Kaba, Moussa Sidibé. Le cinquième est un certain Mamadi Kaba, syndicaliste. Dans les procès-verbaux lus à l’ouverture de l’audience, des éléments troublants ont été révélés par le greffier en chef. Il a évoqué un réseau de trafic d’armes de la Guinée vers le Mali avec un groupe affilié à l’Etat Islamique, une organisation terroriste qui opère dans le nord-Mali.

Le sous-officier Sidi Kaba considéré comme le cerveau de l’affaire aurait reconnu dans son PV être impliqué dans cette vente d’armes vers le Mali. Un de ses coaccusés aurait indiqué que la subtilisation frauduleuse de ces armes était sur instruction du Général Sadiba Koulibaly. Le quel aurait justifié ces sorties d’armes par le fait qu’elles devaient servir à la lutte contre un réseau de bandits qui opérerait à Madina-Oula.

175 armes auraient été soutirées du magasin d’armements du Centre d’entraînement aux opérations de maintien de la paix, sis à Kindia. Une infime partie (19/175) de ces armes a été saisie lors d’un contrôle de routine de la gendarmerie routière de Kankan. De fil à aiguille, il s’est avéré lors des enquêtes que ces armes venaient du Centre d’entraînement aux opérations de maintien de la paix.

Justifiant le limogeage du commandant du Centre d’entraînement aux opérations de maintien de la paix, le Général Sadiba Koulibaly indiquait le 04 mai dernier citation : « Quand une telle chose arrive partout dans le monde, le premier responsable, c’est le commandant de l’unité… il a été puni parce qu’il a manqué à ses responsabilités. On ne blague avec les questions d’armes », expliquait le désormais ex chef d’état-major général des armées.

Il sera limogé quelques jours plus tard de son poste. Comme pour le consoler, il a été nommé dans la foulée  le 09 mai, ministre de l’urbanisme, de l’habitat et de l’aménagement du territoire chargé de la récupération des domaines spoliés de l’Etat. L’officier ne prendra pas fonction avant d’être limogé 24h après sa nomination. C’est dans ce contexte que son nom vient d’être cité dans cette affaire plutôt troublante. On ne sait pas si ce limogeage est liée à cette affaire ou. L’audience a été renvoyée la semaine prochaine.

Focus Africaguinee.com