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Nicolas Sarkozy, se disant « parfaitement innocent », promet jeudi dans Le Figaro de mener « jusqu’au bout » son « combat », après avoir été condamné mercredi à trois ans d’emprisonnement, dont un an ferme à purger sous bracelet électronique, pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire des écoutes.
 
« Je ne me laisserai pas condamner alors que je suis parfaitement innocent des balivernes et des montages qui ont été construits contre moi », a assuré l’ancien président, qui s’est pourvu en cassation dans la foulée du jugement.
 
« Le combat sera long, je le mènerai jusqu’au bout », a-t-il ajouté, en insistant: « il n’est pas question que je baisse les yeux ».
 
Dénonçant une affaire dans laquelle « tout est factuellement faux, juridiquement illégal et moralement insensé », l’ancien chef de l’Etat, âgé de 68 ans, considère qu’après « d’innombrables investigations nationales comme internationales, la montagne promise a accouché d’un vide sidéral ».
 
La cour d’appel de Paris a notamment jugé que M. Sarkozy avait conclu un « pacte de corruption », après que l’ancien président, dans l’attente d’une décision de la Cour de cassation dans l’affaire Bettencourt, se fut engagé « à faire monter » le magistrat Gilbert Azibert ou à faire une « démarche » en sa faveur.
 
Une promesse découverte à la faveur d’écoutes, sur une ligne téléphonique officieuse de M. Sarkozy, achetée le 11 janvier 2014 sous l’identité de « Paul Bismuth » – une connaissance de lycée de l’avocat Thierry Herzog – et uniquement dédiée aux échanges entre les deux hommes.
 
Concernant sa condamnation, M. Sarkozy se dit « pas surpris », assurant que « certains magistrats sont dans un combat politique ».
 
Selon lui, « les principes essentiels de notre démocratie ont été foulés aux pieds: la confidentialité des conversations entre un avocat et son client ; la réalité d’une preuve ou de l’absence de preuve ; le doute qui doit, en toutes circonstances, profiter à la défense et non à l’accusation ; le droit à une justice impartiale qui se prononcerait sur ce que j’ai fait ou pas fait, et non pas sur ce que je suis… ».
 
« Depuis le début de cette procédure, ces principes essentiels ont été intentionnellement bafoués dans le seul but de construire à tout prix une culpabilité », a-t-il encore plaidé.
 
M. Sarkozy l’assure par ailleurs: en tant qu’ancien président, « je ne serai donc jamais celui qui mettra en cause la justice dans son ensemble ».
 
Sous forte pression judiciaire, Nicolas Sarkozy sera rejugé en appel à l’automne dans l’affaire « Bygmalion », qui porte sur les frais de sa campagne présidentielle de 2012. Il avait été condamné à un an de prison ferme en septembre 2021.
 
L’ancien chef de l’Etat est par ailleurs sous la menace d’un nouveau procès retentissant: le PNF a requis jeudi son renvoi en correctionnelle dans l’affaire des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. La décision finale appartient aux juges d’instruction.