Alors que le HCR vient de suspendre l’examen des dossiers des migrants pour des raisons techniques, la police a délogé les campements de fortune des demandeurs d’asile.
Des demandeurs d’asile et migrants africains qui campaient devant le siège du Haut commissariat aux réfugiés (HCR) à Tunis ont été délogés par la police à coups de gaz lacrymogènes, le 11 avril.
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Installés dans un camp improvisé de tentes, sans toilettes ni eau pour se laver, ces ressortissants d’Afrique subsaharienne, cherchent à être évacués vers des pays tiers, mais le HCR vient de suspendre l’examen de leurs dossiers. Sur sa page Facebook, l’institution onusienne a précisé avoir stoppé « toutes les activités d’enregistrement et de pré-enregistrement du 31 mars au 17 avril en raison d’une migration du système d’enregistrement et d’identité ». Une suspension « temporaire » qui concerne « toutes les opérations du HCR dans le monde ».
« Chassés » de plusieurs villes
Le porte-parole du ministère tunisien de l’Intérieur, Faker Bouzghaya, a affirmé que la police était intervenue « à la demande du HCR » et que 80 migrants avaient été interpellés, dont 30 placés en garde à vue. Ils « bloquent le passage », les riverains ne « peuvent plus sortir de chez eux », a affirmé un habitant du quartier selon lequel cette situation dure « depuis plus de 25 jours ».
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Dans une lettre ouverte, un groupe de demandeurs d’asile et migrants d’une quinzaine de pays subsahariens a expliqué qu’ils s’étaient « réfugiés » près du HCR après avoir « été chassés » de plusieurs villes de Tunisie, suite à un discours en février du président Kaïs Saïed pourfendant l’immigration clandestine. « La Tunisie n’est pas sûre et nous ne pouvons plus rester ici », ont-ils écrit, demandant à être « évacués immédiatement vers tout autre pays sûr qui nous accepte et nous respecte en tant qu’être humain ».