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AP- Le Nigeria s’apprête à voter ce samedi 25 février : présidentielle et législatives. Ces élections sont cruciales pour le pays le plus peuplé du continent. Dix-huit candidats sont en lice. Après deux mandats consécutifs, Muhammadu Buhari (80 ans) ne se représente pas conformément à la Constitution.

Le Nigeria est dans une situation économique très difficile. Et le chômage est très élevé. Les jeunes sont les plus touchés : 42,5 % % de ceux-ci en âge de travailler n’ont pas d’emploi selon le Bureau national des statistiques du pays. Or, les étudiants représentent 27% des électeurs inscrits. Notre envoyée spéciale à Jos, Amélie Tulet, est allée au contact de ces populations.

« C’est l’enfer »

Sur Bauchi Road, le campus principal de l’université de Jos est très calme ce matin car la plupart des étudiants viennent de passer leurs examens semestriels. Jessica Jacob Achensi étudie la micro-biologie. Samedi, elle votera pour le retour aux affaires du PDP et donc pour Atiku Abubakar. Elle n’en peut plus de la crise de la monnaie que connaît le Nigeria en cette veille d’élections : « Oh mon Dieu, c’est l’enfer, c’est vraiment l’enfer ! On en est au point où on utilise nos nairas pour acheter nos propres nairas ! La semaine dernière pour rentrer de cours, je n’avais pas la monnaie, je suis entrée dans une boutique pour retirer du liquide à un petit point de vente. On m’a dit « oui je peux vous avoir du cash, mais ça vous coûtera 350 nairas pour 1000 nairas ». J’ai dit « Oga » !  Qu’est-ce qui me reste à la fin ?  650 ? Alors que le trajet jusqu’à chez moi c’est 300. C’est trop trop dur ! »