La mission africaine menée par six dirigeants africains pour discuter d’un règlement du conflit en Ukraine se rendra en Russie en juin ou juillet, a annoncé jeudi le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.
« Suite aux souhaits du président (sud-africain Cyril) Ramaphosa, on parle de mi/fin juin ou début juillet », pour une visite de ces dirigeants en Russie, a déclaré M. Lavrov lors d’une conférence de presse.
Outre l’Afrique du Sud, la mission inclura le Sénégal, la Zambie, le Congo, l’Ouganda et l’Egypte. Elle doit se rendre à Moscou mais aussi en Ukraine.
« Le président (Vladimir Poutine) est toujours prêt à parler à nos partenaires qui sont sincèrement intéressés par la stabilité dans le monde », a affirmé M. Lavrov, selon qui le Kremlin est prêt à entendre des « initiatives concrètes » de la part de la délégation africaine.
Les pays africains ont été moins unanimes que les grandes puissances occidentales à dénoncer l’offensive militaire russe en Ukraine.
Des pays comme le Sénégal et l’Afrique du Sud se sont ainsi abstenus à l’ONU lors du vote d’une résolution la condamnant.
Proche du Kremlin depuis l’époque de la lutte contre l’apartheid, l’Afrique du Sud, dirigée par M. Ramaphosa, a toujours refusé de condamner l’invasion de l’Ukraine, affirmant rester « neutre » et vouloir privilégier le dialogue.
Cette position a irrité sur la scène internationale. D’autant que Pretoria a accueilli des exercices navals avec la Russie et la Chine en février, peu avant le premier anniversaire de l’intervention militaire russe, ravivant les inquiétudes occidentales.
L’annonce d’une mission africaine est d’ailleurs intervenue après que l’ambassadeur américain en Afrique du Sud a affirmé qu’un cargo russe avait accosté en décembre près du Cap pour repartir vers la Russie chargé d’armes et de munitions.
Pretoria a dit de son côté qu’il n’existait aucune trace de ventes d’armes approuvées par l’Etat à la Russie et ouvert une enquête.