Alors que les centrales syndicales représentant le secteur de la pharmacie ont annoncé le maintien de la grève prévue ce jeudi à l’échelle nationale suite aux revendications non exhaussées, la Fédération Marocaine des Droits du Consommateur (FMDC) déclare son refus d’impliquer le consommateur et de l’exploiter comme moyen de pression.
Par voie de communiqué, la FMDC indique suivre de très près et avec grand intérêt l’appel à la grève lancé par plusieurs centrales syndicales représentant les pharmaciens, et qui devrait être observée ce jeudi 13 avril 2023 dans le but d’améliorer leurs conditions de travail.
Selon la militante des droits du consommateur, « cet appel exhorte le consommateur à s’approvisionner en médicaments car la grève touchera aussi les permanences ce qui constitue un déni pour une profession sensée contribuer aux soins« .
En outre, « le recours à la prise en otage du consommateur est condamnable quand l’intérêt corporatif empiète sur l’intérêt général ».
La Fédération a, en ce sens, « exhorté les responsables à défendre les intérêts sanitaires et économiques du consommateur« .
Pour rappel, la première journée de grève aura lieu le jeudi 13 avril sous le slogan « Fermés pour survivre », avec fermeture totale des pharmacies d’officine à l’échelle nationale pendant une durée de 24 heures. Sa tenue a été déclenchée suite aux derniers chiffres contenus dans le rapport de la Cour des comptes, dévoilant que les marges bénéficiaires des pharmacies d’officines s’élèvent à 57%, des données fortement contestées par les blouses blanches.
Cette grève représente également une sorte d’appel à l’ouverture d’un dialogue qui permettra de se pencher sur la situation critique du secteur.
La rencontre récente avec le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, reste, selon les centrales syndicales, préliminaire et que ses caractéristiques ne sont pas claires, ni l’étendue de l’implication du ministère dans le traitement du dossier des revendications des pharmaciens, à la lumière des tensions professionnelles que connaît le secteur dans les circonstances actuelles et d’une rupture avec les professionnels qui dure depuis plusieurs années.