« Nous l’avons accueilli ce matin à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle », a annoncé sa sœur Caroline Quignolot. « Il est parti le 18 mai de Bangui et a transité par le Gabon », dont le président, Ali Bongo Ondimba, a été le « médiateur » entre Paris et Bangui et « a joué un rôle important dans sa libération », a-t-elle assuré.
Arsenal militaire
« Nous sommes immensément soulagés. Mon frère est très éprouvé physiquement et doit se reposer », a-t-elle conclu. Juan Rémy Quignolot avait été arrêté le 10 mai 2021 à son domicile de Bangui. Des photos avaient immédiatement fuité dans les réseaux sociaux et la presse locale le montrant les mains liées dans le dos, un imposant arsenal militaire à ses pieds, saisi chez lui selon l’accusation.
La France avait aussitôt dénoncé « une instrumentalisation manifeste » dont elle accusait implicitement la Russie. Un procès devant une Cour criminelle de Bangui pour « espionnage et « détention illégale d’armes et munitions de guerre » avait été audiencé puis ajourné plusieurs fois, Juan Rémy Quignolot ne se présentant pas pour « raisons de santé ».
Travaux forcés
Citant un rapport médical « faisant clairement ressortir » que « son état de santé ne cesse de se dégrader » et « risque d’être préjudiciable à la vie de l’accusé », le président de la Chambre d’accusation de la Cour d’appel, Laurent Ouambita, a « autorisé sa sortie du territoire national » dans une ordonnance datée du 17 mai. Le juge précise que « l’accusé pourra se présenter devant la Cour criminelle (…) dès l’amélioration de son état de santé ». Il encourt les travaux forcés à perpétuité.
Juan Rémy Quignolot avait travaillé pour plusieurs organisations en Centrafrique comme garde du corps, selon des sources humanitaires. « Et fait un court passage dans l’armée française dans sa jeunesse », selon une source diplomatique. Ce père de quatre enfants est un « sergent de l’armée française à la retraite », assure le juge Ouambita dans son ordonnance.
Son retour en France intervient alors que les relations entre Bangui et Paris, profondément détériorées depuis 2018 et l’arrivée massive en Centrafrique de mercenaires du groupe russe Wagner, se sont timidement réchauffées après une rencontre entre Emmanuel Macron et Faustin-Archange Touadéra à Libreville début mars, sur « facilitation » du Gabon. L’ambassadeur centrafricain à Paris, Flavien Mbata, avait évoqué la volonté de son pays de « retisser les liens de confiance » avec la France.
(Avec AFP)