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AP- Les influenceurs ont du souci à de faire. Le 8 décembre, certains d’entre eux, accompagnés de leur agent Magali Berdah, patronne de Shauna Events, étaient invités par Marlène Schiappa, la ministre déléguée chargée de la citoyenneté afin de discuter du sujet des violences faites aux femmes, rappelle Le Monde. Après le tollé des vidéos de la rencontre diffusées sur les réseaux sociaux, en raison du manque de respect des gestes barrières, c’est un autre problème qui pourrait toucher certaines de ces starlettes.

Voilà déjà quelques années que les candidats de télé-réalité devenus influenceurs choisissent Dubaï pour poser leurs valises et, depuis le 13 décembre dernier, certains de ceux qui sont représentés par l’agence de Magali Berdah sont dans la ligne de mire d’une task force nationale de lutte contre les arnaques financières. Celle-ci se compose du parquet de Paris, de l’Autorité des marchés financiers (AMF) et de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), qui dépend du ministère de l’Economie.

Les « finfluenceurs »

Des dossiers traités par les agents de Bercy confirment depuis près d’un an la hausse des pratiques commerciales trompeuses en ligne dans le domaine des services financiers, indique le quotidien. Ce qui vaut aux influenceurs qui s’y adonnent le surnom de « finfluenceurs », en référence à la finance. Pour l’AMF, « les réseaux sociaux et les influenceurs sont le nouveau point d’entrée apparu ces dernières annéesPar ce biais, c’est un public plus jeune, de milieu plus modeste que la cible traditionnelle des arnaques au placement, qui est désormais touché» Le domaine du trading est le plus touché par ce phénomène.

Le plus souvent, les candidats de télé-réalité font la promotion des cryptomonnaies et celle des produits financiers très volatils et donc soumis à de fortes fluctuations. Difficile donc, pour les novices de les prévoir. Pourtant, depuis décembre 2016, la loi Sapin 2 encadre la publicité sur les produits financiers. Elle interdit d’ailleurs de faire la promotion des produits complexes. Les jeunes, « peu formés », sont d’autant plus influençables que leurs mérites sont vantés par des figures de la télé-réalité dont l’ascension sociale et l’enrichissement ont été fulgurants. Aujourd’hui, Les dégâts sont suffisamment importants pour que la DGCCRF fasse de « la lutte contre les pratiques déloyales du marketing d’influence un de ses axes de contrôle prioritaires pour 2022 ».

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Si Nabilla Benattia-Vergara est à ce jour l’unique influenceuse à avoir été condamnée à une amende transactionnelle de 20 000 euros, pour avoir vanté les mérites d’un site spécialisé dans la vente et l’achat de bitcoins sur Snapchat (sans mentionner qu’elle était rémunérée pour cela), d’autres enquêtes sont en cours. En cas de tromperie, la DGCCRF fait savoir qu’elle usera de son pouvoir d’injonction numérique pour faire bloquer les sites concernés.

Bannissement

Jazz, 3,9 millions d’abonnés au compteur sur Instagram, et son époux, Laurent « Billionaire » Correia (3 millions) ont été bannis de Snapchat en octobre dernier pour avoir fait la promotion du trading. L’influenceuse anglaise, ex-candidates d’une multitude d’émissions de télé-réalité, expliquait comment vendre et acheter des devises. Son mari, lui renvoyait ses abonnés vers une plateforme domiciliée dans un paradis fiscaux, comme de nombreuses autres sociétés de trading.

D’autres influenceurs représentés par Shauna Events ont également vu leurs comptes sur les réseaux sociaux bloqués, au moins provisoirement, rappelle Le Monde. Magali Berdah, régulièrement en contact avec Bercy, assure, de son côté, qu’elle « ne valide plus aucune pub de trading depuis deux ans » et qu’elle ne touche donc rien sur les activités illicites de ses clients.