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Près de deux mois après l’élection présidentielle du 25 février, le Nigeria est toujours en proie à l’insécurité. Dans les régions du nord-ouest du pays, les kidnappings ont repris à un rythme soutenu, après une apparente accalmie pendant la période électorale. Ce mardi soir, un groupe de huit jeunes filles qui avaient été kidnappées début avril ont retrouvé la liberté après avoir réussi à échapper à leurs ravisseurs dans l’État de Kaduna. Mais les enlèvements sont quasi quotidien dans cette région.

Selon les décomptes de la presse nigériane, au moins 125 personnes ont été tuées et 60 autres kidnappées dans le seul État de Kaduna depuis le mois de janvier 2023, mais les statistiques fiables sont très difficiles à établir. Beaucoup d’enlèvements passent totalement inaperçus, alors que les familles sont livrées à elles-mêmes pour négocier avec les kidnappeurs.

Rançons en nature

Certains habitants du nord-ouest du Nigeria estiment que la pénurie de liquidités qui a frappé le Nigeria en début d’année avait freiné le rythme des enlèvements pendant un temps. Mais selon le chercheur Nnamdi Obasi, chercheur pour l’International Crisis Group, « les kidnappeurs n’ont jamais arrêté leurs activités » pendant la pénurie de cash. Ils demandaient simplement des rançons en nature – motos ou nourriture – contre la vie de leurs otages.

« Défi majeur »

« La mobilisation des forces de sécurité pendant la période électorale a sans doute poussé les bandits à faire profil bas un temps », souligne encore Nnamdi Obasi. Mais la recrudescence des violences montre bien que « l’insécurité reste un défi majeur pour  le président élu et son futur gouvernement ».