0 4 minutes 1 an

Le 23 Avril prochain se jouera en France, le second tour de la présidentielle 2022 entre le président sortant, Emmanuel Macron, candidat de La République En Marche (LREM) et Marine Le Pen, candidate du Rassemblement National (RN).

Déjà en 2017, ces deux figures emblématiques étaient aux prises lors du scrutin qui avait vu le triomphe du candidat centriste. 5 ans plus tard, c’est un match retour décisif qui devrait être joué dans moins de deux semaines, ce après un premier tour à l’issue duquel les deux candidats ont su se démarquer dans le choix des électeurs. Pour le régime en place à Abidjan, ne devrait pas être sans enjeu.

Ces dernières années, notamment dans le contexte surchauffé de la crise électorale de 2020, l’Elysée a été d’un appui crucial au pouvoir d’Alassane Ouattara. La légitimité qui rassure l’actuel régime Ivoirien sur le plan international, lui a été conférée par Paris. Il a fallu cette reconnaissance de Macron, ce fameux 11 Novembre 2020, dans un courrier dévoilé 4 jours plus tard, le 15, pour que les chancelleries étrangères, adoubent la réélection du successeur de Laurent Gbagbo.

Entre Alassane Ouattara et ‘’son ami’’ Macron, les relations sont excellentes. Une situation qu’aimerait sans doute voir prolongée le numéro 1 Ivoirien et son régime d’autant plus que de façon globale, la France représente indéniablement le principal partenaire stratégique de la Côte d’Ivoire. En face, Marine Le Pen renvoie un profil moins rassurant pour le pouvoir Ivoirien.

La polémique suscitée par ses propos de Mai 2011 suite à l’accession au pouvoir d’Alassane Ouattara, reste vive dans les esprits. ‘’J’ai vu il y a quelques jours, que M. Sarkozy qui a contribué à mettre en place M.Ouattara, était à ses côtés pour son investiture, or Amnesty internationale considère que les armées de M. Ouattara se sont rendues coupables de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. La question, c’est de savoir si M. Ouattara sera poursuivi, c’est-à-dire si nous ne sommes pas là encore dans la justice des vainqueurs, et si les intérêts qui sont en jeu correspondent réellement à des intérêts de justice. Nous verrons donc si M. Ouattara doit répondre des crimes qui ont été incontestablement commis par son armée’’, déclarait-t-elle sur France 2 au lendemain de la crise postélectorale en Côte d’Ivoire.

Depuis, la candidate d’extrême-droite s’est montrée très peu loquace sur la politique intérieure Ivoirienne. Cependant, mise en face d’un Macron moins foudroyant dans ses prises de position, il paraît évident que la perspective d’une élection de Le Pen au soir du 23 Avril pourrait être mal appréhendée par le régime du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP).

Rendez-vous dans moins de deux semaines dans les urnes en France pour connaître le verdict.

Raoul Mobio