Le conflit du Sahara occidental est décrit comme « tiède » par les spécialistes. Ce conflit n’a connu que peu de tension depuis le cessez-le-feu conclut en 1991. Mais la reprise des armes, en 2020, a remis la question sur la scène internationale. Alors que Rabat s’accroche à la marocanité du Sahara, le Polisario rejette « l’occupation marocaine ».
Face au Maroc doté d’armes sophistiquées, le Polisario affirme n’avoir aucun autre choix que celui de la guerre. « Seule solution » dit-il pour obtenir l’indépendance. Alors faut-il craindre de nouveaux combats dans les semaines à venir ? Pas forcément, estime Aboubakr Jamai, enseignant en relations internationales à Aix-en-Provence. Selon lui, le discours va-t-en-guerre du Polisario est une stratégie visant à maintenir le conflit dans les radars de la communauté internationale et façon à trouver une solution politique.
« À mon avis, le Polisario a intérêt à agiter le chiffon rouge de la guerre pour dire à ceux qui peuvent avoir de l’influence sur le processus de résolution, à savoir les Nations unies évidemment, mais surtout les États-Unis et l’Union Européenne, que la région risque d’être déstabilisé et qu’il vaut mieux résoudre ce conflit le plus tôt possible et le résoudre par l’organisation du referendum tel que c’était décidé par l’ONU il y a belle lurette et qui s’affirme chaque année par la reconduction du mandat de la Minurso [Mission onusienne au Sahara occidental ndlr], dont la mission principale est l’organisation du référendum. Ce langage de guerre vient surtout de la volonté de Polisario d’attirer plus l’attention sur l’urgence de la résolution du problème parce que le statu quo est plus en faveur du Maroc qu’autre chose ».